Scantrads : la Shueisha siffle la fin de la récré

La puissante Shueisha [1] n’entend plus laisser libre champ aux scantrads de ses séries. Après avoir été, sinon tolérée, du moins négligée, cette pratique de plus en plus répandue qui consiste à scanner puis traduire les mangas dès leur parution en magazine afin de les mettre à la disposition des amateurs sur le web, est à présent perçue comme une menace et dénoncée comme « un détournement » [2], dans une tribune publiée par le Département éditorial du Weekly Shônen Jump.
Malgré un ton courtois et un argumentaire intelligent tablant sur le préjudice moral et financier des auteurs, il n’en reste pas moins que ce sont les sites fournisseurs de scantrads qui sont dans le collimateur. En septembre dernier, l’éditeur Kodansha, autre poids lourd du manga, avait d’ailleurs lui aussi donné de la voix pour contraindre le site Mangahelpers à retirer toutes les pages issues de son catalogue.
Jusqu’ici moins menacée que les industries du disque ou du cinéma, l’édition avait gardé la tête froide devant le piratage. Mais avec l’apparition récente de systèmes de lecture de plus en plus séduisants comme le Kindle d’Amazon ou de l’Ipad d’Apple, le risque de voir se développer un lectorat, plus enclin à télécharger gratuitement mais illégalement sa dose de lecture commence à poindre à l’horizon. Irons-nous jusqu’à voir les sites illégaux se transformer, sous la pression des éditeurs, en plate-formes légales comme le suggère Sébastien Naeco ? La question mérite d’être posée, mais l’équation de la rentabilité de ce type de services reste encore à résoudre.
[1] Outre les magazines Weekly Shōnen Jump, Monthly Shōnen Jump, Ultra Jump et Weekly Young Jump, la Shueisha compte à son prestigieux catalogues de nombreuses séries à succès comme Bleach, Death Note, Dragon Ball, Nana, Naruto et One Piece.
[2] La citation provient de la traduction par le site Total Manga.
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