Poison City de Tetsuya Tsutsui reçoit le Prix Asie de la Critique ACBD 2015

Publié le mardi 7 juillet 2015 par Thomas Clément. Mis à jour le 7 juillet 2015 à 09h40.

Pour la neuvième année année consécutive, l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) a décerné son Prix Asie. En compétition avec Le Disciple de Doraku (Akira Oze, Isan manga), Innocent (Shin’ichi Sakamoto, Delcourt), Inspecteur Kurokôchi (Kôji Kôno et Takashi Nagasaki, Komikku) et Sunny (Taiyou Matsumoto, Kana manga), c’est finalement Poison City (Tetsuya Tsutsui, Ki-oon) qui aura tiré son épingle du jeu.

Tetsuya Tsutsui, auteur phare des éditions Ki-oon [1] et spécialiste du thriller horrifique, a développé dans Poison City une critique et une réflexion sur la liberté d’expression et ses limites, basée sur sa propre expérience d’auteur censuré comme le rappelle le communiqué officiel :

À quelques mois des jeux olympiques de 2020, le Japon connaît une vague d’ordre moral : des « comités d’assainissement » entendent faire place nette avant que Tokyo soit exposée aux regards du monde. Sans prêter attention à ce contexte, un mangaka propose à son éditeur enthousiaste un récit d’horreur, traité dans un mode réaliste. Dès la parution du premier chapitre, l’œuvre est frappée de censure par un comité d’éthique. À l’en croire, ce manga risquerait d’exercer une mauvaise influence sur la jeunesse. Que faire : résister, s’adapter, abandonner ?

La censure, Tetsuya Tsutsui en parle en connaisseur. En 2009 son récit Manhole faisait l’objet d’une interdiction locale dans la région de Nagasaki, mais l’auteur ne le découvre qu’en 2013. Une rapide enquête le convainc que ce manga a été jugé et mis à l’index de façon expéditive. Au lieu de crier au scandale, Tsutsui tire de ces événements la matière de Poison City, un manga qui donne à réfléchir sur la liberté d’expression et ses limites éventuelles, sur la responsabilité de l’auteur face au public, sur les dommages irréversibles que peut causer un excès de censure sur la créativité d’un pays.

[1Dès 2004, Ki-oon publiait en français le manga Duds Hunt de Tetsuya Tsutsui

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