Le cavalier solitaire

Le cavalier solitaire

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4 infâmes racailles, de passage près d’une ferme isolée, se mettent à massacrer une brave famille de pionniers, tuant tout le monde, y compris le petit chien de la maison. Puis saccageant et pillant tout à l’intérieur, ils incendient la masure.

Leur forfait accompli, ils reprennent leur route.

Tex Willer, voyageant non loin de là et comptant rendre visite à cette brave famille qu’il connaissait depuis longtemps, arrive toutefois trop tard. Il ne lui reste plus qu’à ensevelir les pauvres gens et à jurer de les venger.

Il se met donc sur la piste des assassins, détectant 3

blancs et 1 indien.
Or, gravissant une montagne escarpée, les bandits remarquent qu’ils sont suivis. Tendant un piège au ranger, ils ont tôt fait de le capturer. Trouvant sa plaque de police, ils décident de se débarrasser de lui en le projetant dans le vide.

Puis les 4 hommes reprennent leur route tranquillement. Peu après, ils se séparent un à un. Le premier va retrouver son frère qui possède un ranch dans les environs. Les autres continuent leur route, commettent d’autres méfaits puis se quittent, chacun prenant une direction différente.

Tex, quant à lui, laissé pour mort, est trouvé par un vieil éleveur de cochons, qui le soigne, le panse et le ramène à la vie.
N’abandonnant pas sa quête, il se mettra à suivre de nouveau le chemin des bandits, bien décidé à les livrer à la justice.

Je vous laisse bien sûr découvrir de quelle manière il le fera, menant à bien, vous vous en doutez, la tâche qu’il a juré d’accomplir.

Concoctée par Claudio Nizzi, c’est une drôle d’histoire de Tex que nous avons là. En effet, le cavalier solitaire c’est lui, Willer. Mais il est seul. Il n’est pas accompagné de son habituel ami Carson ni de son fils ou de son fidèle navajo Tiger Jack et cela donne une bizarre impression à ce western. Les lecteurs habitués des aventures de ce héros de papier seront surpris.

Non que l’histoire soit dénuée d’intérêt, mais l’atmosphère dépeinte est curieuse. Une lourdeur s’installe rapidement. Outre la solitude de notre cow boy, l’atmosphère est pesante, les paysages désolés, les villages pauvres et désemparés. Une tristesse voire une détresse se dégage de l’action et Willer n’est pas au meilleur de sa forme. Il se fait à 2 reprises cueillir comme un novice alors qu’il nous a appris, au cours de ses centaines d’aventures, à être plus vigilant et maîtriser plus intensément la situation, voire même à être impitoyable.

Dans cette histoire, il fait penser irrémédiablement à ces cow boys solitaires, arrivant quelque part, redressant les torts auxquels il sont confrontés, puis repartant on ne sait où, à l’instar de la dernière image des Lucky Luke.

Il fait penser à "Shane, l’homme des vallées perdues" ou à "L’homme qui n’a pas d’étoile" du cinéma américain ou encore au Clint Eastwood des westerns spaghettis de Sergio Leone.

Le dessin, lui, est dû à Joe Kubert. Mais un Kubert pas au meilleur de sa forme. J’ai connu des "Sergent Rock" ou des "Firehair" plus élaborés et mieux conçus graphiquement. Là, il se lâche. On reconnaît son style, bien sûr, mais ce n’est pas ça. C’est brouillon et décevant. Est-ce l’âge ? Qui sait ? En effet, né en 1926, il a 75 ans passés lorsqu’il dessine cette aventure.
On se souvient par exemple de Galleppini dont les dernières aventures du Ranger qu’il dessinait peu de temps avant sa mort étaient d’une maladresse graphique incroyable.
Enfin…

On ne peut que regretter de très hautes pointures comme Villa ou Marcello ou encore Civitelli, pour n’en citer que 3, qui nous ont habitués à des Tex bien au-dessus du panier.

Pour terminer, je dirais que le Tex dont je vous narre l’histoire est tiré d’un album italien en noir et blanc de 240 pages au prix 2001 de 4,65€. Son édition française est parue en couleur, en 4 albums de 10€ chaque.
Ah ! Heureux italiens qui ont accès à une bd vraiment abordable.

Publié le lundi 2 février 2004 par Jean-Yves Guerre. Mis à jour le 2 février 2004 à 21h37.
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