Galathéa T1 : Le maître des volières (Jean-Blaise Dijan & Stéphanie Hans) - Emmanuel Proust Editions

Résumé : Depuis que Galathéa, fille du maître des volières, a été conçue, l’automne s’éternise sur la Cité des Vents, cette ville prisonnière d’un lourd passé de traditions et de croyances surannées. Les femmes, soumises, n’ont guère d’influence dans la Cité, et se doivent de respecter scrupuleusement les règles anciennes qui régissent leur vie.
Cependant, alors que se trame dans l’ombre un complot politique qui va bouleverser la vie de Galathéa, celle-ci va rompre avec des siècles de tradition. Si elle parvient à dompter l’aigle sacré Acis, un privilège réservé au roi, le maître des volières, Galathéa peut alors espérer sauver sa vie, mais au risque d’un terrible blasphème.
Avis : C’est ainsi que débute ce premier tome du triptyque Galathéa, réalisé en collaboration par Stéphanie Hans et Jean-Blaise Dijan. La collaboration s’avère fructueuse, tant sur le plan du scénario que sur celui du dessin.
C’est un scénario très étoffé qui nous est ici proposé, entre intrigues politiques et éléments ésotériques, il est très facile de se laisser emporter par la magie de ce premier volet. Dans cette cité quelque peu décadente, on découvre des personnages extraordinairement attachants, le scénario est propre à susciter chez le lecteur des émotions vives concernant les personnages. Ainsi, on s’attache au personnage du vieux roi, déchiré entre son devoir régal et son amour pour sa fille Galathéa. Loin d’être manichéen, le scénario s’évertue à explorer les tréfonds de l’âme humaine, que ce soit ses tendances les plus inavouables, les plus viles, ou bien les plus grandes, les plus honorables. Malgré l’intrigue politique qui est au cœur de ce tome, le scénario n’en est pas moins empreint d’une grande poésie, Galathéa grandit sous les yeux du lecteur, et passe du monde innocent de l’enfance au monde cruel des adultes, sans que l’histoire ne perde de son lyrisme.
Côté dessin et couleurs, le style se démarque très nettement de la bande dessinée traditionnelle. En effet les crayonnés sont colorisés directement par ordinateur, ce qui permet de garder la finesse du crayonné et ses détails intacts, et certaines planches sont de véritables œuvres d’art, comme en témoigne la couverture même du Maître des volières. Le trait délicat de Stéphanie Hans confère à Galathéa une atmosphère éthérée, surréaliste. Les détails, notamment sur les costumes, sont finement soulignés par des couleurs chatoyantes. Ces mêmes couleurs permettent de brouiller quelque peu les décors, ce qui renforce encore l’impression du lecteur qu’il pénètre dans un monde nébuleux, éthéré, un univers à part. Le dessin lui-même est empreint d’une grande poésie, tant par sa finesse que par les couleurs, et notamment le travail sur la lumière.
Ce premier volet est donc une véritable réussite, tant du coté du scénario que du coté esthétique, et l’on a plaisir à se plonger dans ce conte poétique, et à se laisser transporter au gré des aventures de Galathéa.
Galathéa T1 : Le maître des volières
Scénariste : Jean-Blaise Dijan
Dessinatrice : Stéphanie Hans
Editeur : Emmanuel Proust Editions
48 pages
12,60 euros
Parution en mai 2005




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