Baru Grand Prix de la Ville d’Angoulême 2010
Depuis quelques années déjà, le nom de Baru revenait régulièrement dans la liste des récipiendaires possibles du Grand Prix, mais cette fois-ci, ce fut la bonne ! Né le 29 juillet 1947 à Thil (Meurthe et Moselle), Hervé Baruléa avait entamé sa carrière dans le mensuel Pilote des éditions Dargaud en 1982 avec quelques histoires courtes (compilées dans l’album La Piscine de Micheville en 1985, elles viennent d’être rééditées l’an passé), avant de s’attaquer à Quequettes Blues, un tryptique dont le premier tome lui permet déjà d’obtenir l’Alfred du Meilleur Premier Album à Angoulême en 1985.
Après deux albums dans la collection X chez Futuropolis (La communion du mino en 1985 puis Vive la classe ! en 1987), il publie le remarquable Cours, Camarade ! en 1988 chez Albin Michel, suivi en 1990 par Le chemin de l’Amérique, sur un scénario de Jean-Marc Thévenet chez le même éditeur, pour lequel le festival d’Angoulême lui décernera l’année suivante le Prix du Meilleur Album l’année suivante.
Au début des années 90, il se lance alors dans l’aventure manga avec l’éditeur japonais Kôdansha, qui publie les quatre cents planches de L’autoroute du soleil dès 1991. Ce sont alors les éditions Casterman qui prennent le risque de traduire en 1995 cette adaptation, très nettement remaniée de Cours, Camarade !, récompensées par le Prix du Meilleur Album 1996.Baru restera alors quelques années chez l’éditeur tournaisien pour y publier Sur la route encore (en 1997), Bonne Année (en 1998) et les quatre albums de la série Les Années Spoutnik, avant d’attaquer son diptyque L’enragé chez Dupuis et sa prestigieuse collection Aire Libre en 2004. Cette infidélité sera de courte durée puisqu’il retourne chez Casterman en 2008 pour Pauvres Zhéros, adapté du roman de Pierre Pelot.Le trait de Baru, privilégiant le dynamisme sans se perdre dans l’élégance outrancière, aussi à l’aise dans la représentation de combats de boxe que dans l’exploration des problèmes de la jeunesse ouvrière, est indissociable de mise en couleur de Daniel Ledran, auquel il ne manque jamais de rendre un hommage mérité. De notre point de vue, son élection par les membres de l’Académie des Grands Prix est l’occasion de saluer le talent d’un auteur à la fois exigeant et inventif, reconnu à la fois par le public et la critique. Assisterait-on à la fin de la querelle entre les anciens et les modernes ?




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