Manga, caramels, tapisserie, débarquement, cosplay et petite souris

Publié le jeudi 4 juin 2009 par Thomas Clément. Mis à jour le 4 juin 2009 à 11h58.

Si la Tapisserie de Bayeux est bien une bande, longue de 70 mètres, elle n’est pas dessinée mais brodée. Il n’en reste pas moins qu’elle est étroitement mêlée à l’histoire du dessin animé et du manga, comme nous allons le démontrer.

Walt Disney et les caramels mous

Tandis que la Commémoration du Débarquement des troupes Alliées le 6 juin 1944 approche à grand pas, n’oublions pas qu’en 1066, le Duc de Normandie Guillaume effectuait le même voyage, mais en sens inverse, en embarquant sur le Mora à Barfleur pour conquérir l’Angleterre. La Tapisserie de Bayeux, probablement brodée par des moines du sud de l’Angleterre à la suite de la Bataille d’Hastings du 14 octobre 1066 en relate les hauts faits.

Parmi les soldats accompagnant Guillaume se trouvaient les deux normands Hugues Stuart et son fils Robert, originaires du village d’Isigny, où sera créée bien plus tard, en 1937, la société Dupont d’Isigny alors spécialisée dans la production de caramels. Cette société, qui fut l’une des premières à comprendre l’intérêt de la publicité, a d’ailleurs fait réaliser en 1952 par Jean Lumière l’un de ses premiers spots destiné à être diffusé dans les salles de cinéma.

Décidant de s’établir en Angleterre, Hugues Stuart et son fils Robert prirent alors le patronyme d’Isigny, dont l’écriture s’anglicisera rapidement en Disney, sans pour autant que sa prononciation en soit réellement changée. Bien plus tard, au XVIIe siècle, l’un des branches de cette famille émigrera en Irlande, avant que l’un de leurs descendants nommé Arundel Elias Disney, arrière-grand-père de Walt Disney lui-même, et son frère Robert Disney ne partent en 1834 de Liverpool pour les États-Unis en compagnie de leurs famille, et s’établissent définitivement sur le sol américain. Ainsi, le père de Mickey Mouse, lointain descendant de l’un des compagnons d’armes de Guillaume le Conquérant, dont les exploits furent contés (et même comptés puisqu’il s’agit de broderie !) sur une bande de lin de soixante-dix mètres, est originaire du même village que les caramels vendus lors des séances de projection des films qu’il a produits.

Et le manga dans tout ça ?

Osamu Tezuka, qui a fixé un certain nombre de règles du manga, et notamment les grands yeux si caractéristiques de la bande dessinée nippone, vouait une grande admiration à Walt Disney (le mangaka aurait vu le long métrage Bambi plus de quatre-vingts fois !). A l’heure où le plus grand cosplay annuel en plein air se prépare [1], il ne nous en faut pas plus pour relier logiquement le Débarquement, le manga, le dessin animé et la confiserie !

[1En Normandie, les Commémorations du 6 juin s’accompagnent de la présence massive de touristes vêtus à la mode de 1945, certains n’hésitant pas à ressortir les véhicules et autres accessoires d’époque .

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