Les éditeurs menacent de boycotter le prochain festival d’Angoulême

Avis de tempête sur Angoulême ! Dans un communiqué daté de ce mardi 23 février et intitulé "Sauvons le festival d’Angoulême", ce sont pas moins de 41 éditeurs qui annoncent leur décision de "de ne pas participer à la prochaine édition du FIBD si une refonte radicale n’est pas mise en oeuvre dans les meilleurs délais". Dans la ligne de mire de ce collectif regroupant à la fois quelques grosses pointures du Syndicat national de l’édition et des éditeurs indépendants membres du Syndicat des éditeurs alternatifs, se trouve "l’absence à la fois d’une vision partagée et d’une gouvernance efficace" de la part de l’organisation. On ne saurait être plus direct !
Il faut dire que cette quarante-troisième édition du FIBD, qui s’est tenue du 28 au 31 janvier dernier, a multiplié les bourdes et les maladresses. Entre l’absence de femme dans la première liste des éligibles au Grand Prix et une cérémonie de remise des Prix qui s’est soldée par un désastre, que beaucoup ont interprété comme une marque de mépris, le communiqué relève également le "mécontentement des auteurs souvent mal traités par l’organisation". Quelques bourdes grossières de communication de la part du festival, une baisse marquée de la fréquentation [1] et en conséquence un chiffre d’affaire moins bon qu’escompté ont fini par déclencher ce mouvement de profond mécontentement.
Certes, depuis quelques années, l’histoire du festival d’Angoulême est émaillée de prises de bec et de polémiques, qui se résolvent miraculeusement quelques jours avant le lancement de chaque édition. Mais cette fois-ci, il y a de réelles raisons de s’inquiéter. Lorsque, en dépit de leurs divergences, Casterman, Dargaud, Delcourt, Denoël, Fluide Glacial, Futuropolis, Gallimard, Glénat, Jungle, Le Lombard, Panini, Rue de Sèvres, Sarbacane, Soleil, Urban et Vents d’Ouest, se mettent la tête dans le même bonnet qu’Anathème, Arbitraire, L’Association, Ça & Là, La Cafetière, La Cerise, La 5éme Couche, Cornélius, Éditions 2024, Frémok, Ici Même, Ion, L’Égouttoir, L’Employé du Moi, L’OEuf, Le Lézard Noir, Les Requins Marteaux, Les Rêveurs, Misma, Pré Carré, Radio As Paper, Super Loto, Vide Cocagne, Même Pas Mal et The Hoochie Coochie, c’est qu’il y a péril en la demeure. Un péril visiblement incarné par Franck Bondoux, Délégué général de la société 9eART+, organisatrice du festival, puisque la menace lancée par les éditeurs est assortie d’un "appel à l’État" et la demande "à Mme la Ministre de la Culture de [les] recevoir et de nommer un médiateur".
[1] Une première estimation, donnée le dimanche 31 en début d’après-midi, évaluait la baisse de la fréquentation à 10%




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