Dans la longue histoire de la bande dessinée, le genre des Récits Complets et des Petits Formats, autrefois très prisé, a eu son heure de gloire et une popularité toujours non égalée actuellement.
Pourquoi cet attrait ?
Eh bien, parce que, en quelques mots, au sortir de la guerre, la population européenne ressentait un besoin d’évasion et recherchait des dérivatifs dont elle avait été privée durant plusieurs années. Et ce média populaire, baptisé à l’époque du doux nom d’illustrés, a su arriver à point nommé et lui offrir ce qu’elle désirait.
Les loisirs étant peu nombreux et la TV pas encore répandue, le cinéma permettait seul de rêver. L’illustré est alors très vite venu compléter et combler ce vide.
Si, après 1945, le format de ces journaux était disparate mais généralement grand format et le nombre de pages assez maigre, principalement dû à la pénurie de papier, c’est peu après la loi de 1949 que les illustrés s’orientent vers un format pocket, dénommé Petit Format (PF) pour la circonstance.
Or que disait celle loi du 16 juillet 1949 qui régentait toute publication française et qui existe d’ailleurs encore aujourd’hui.
En fait, elle surveillait et au besoin censurait, par un comité de vigilance drastique mais à interdiction variable, toutes les éditions et publications concernant la jeunesse. Et ce dans le cadre de la violence, du vol, du meurtre et autres méfaits peu honnêtes ou scrupuleux. Une censure exercée d’une manière telle qu’elle déboucha très rapidement sur une autocensure des différents éditeurs à l’encontre de leur propre production.
Ainsi, relayée par les administrations du Pays et nombre d’associations toujours à l’affût de faire respecter cette prescription et de démontrer la nuisance et la nocivité de ces journaux, beaucoup de jeunes se virent interdits de lecture et, dans les milieux scolaires, punis lorsqu’ils étaient pris à se délecter d’une telle littérature.
Alors, en réduisant le format de l’illustré, il était plus aisé de le soustraire aux yeux familiaux inquisiteurs ou au passage en revue périodique des cartables par l’instituteur.
Un homme, en ces années, a tenté de s’opposer à cette loi mais en y laissant hélas sa santé et sa maison d’éditions.
Dans un prochain article, je vous donnerai un exemple de cette censure (ou autocensure) omniprésente qui vous fera sûrement rire maintenant.
Bref, donc voilà pour l’esprit des parutions dessinées de l’après guerre.
Mais, sans que cela soit toutefois l’interdiction pure et simple ou la chasse systématique aux sorcières, cette sorte d’épée de Damoclès contribua peut-être à la prolifération des titres, disponibles en nombre toujours plus croissant, dans les kiosques et les maisons de la presse.
Attirant le jeune lecteur par des couvertures aux couleurs et aux dessins particulièrement accrocheurs, ces revues occupaient en masse les rayons de tous les marchands de journaux. Il y avait une telle profusion de titres que les adolescents ne savaient où donner de la tête. Tous les goûts y étaient représentés : du western à l’aventure, des histoires de guerre à celles de cape et d’épée, du fantastique, de l’humour, des péripéties de sport, de corsaires, de flibustiers, de science fiction… Bref tout ce que l’esprit humain pouvait imaginer a été exploré dans ces titres.
Des titres dont certains bien évidemment se détachaient du lot, offrant un intérêt beaucoup plus marqué, tels Pépito ou Pipo pour les comiques et Kiwi ou Rodéo pour l’aventure et le western pour en citer quelques-uns.
Et des années durant il en fut de même, la production ne faiblissant pas, se renforçant même à mesure que certains titres disparaissaient. Tout ceci dura en fait jusque vers la fin des années 80.
Or malheureusement en France, ce média périclita fortement peu après 1985 et je n’en analyserai pas ici les causes mais, Dieu merci, il subsiste bien évidemment encore. Cependant, autant en France le nombre de titres a baissé, autant en Italie par exemple, l’engouement existe toujours et ce de façon fort aiguë.
Actuellement, 2 maisons se partagent le marché hexagonal : MON JOURNAL tout d’abord, avec 2 titres (Swing et Akim) et puis SEMIC (anciennement LUG) avec Kiwi, Rodéo, Spécial Rodéo, Yuma, Spécial Zembla et Mustang.
MON JOURNAL
BP32 - ZA La Choisille
37390 La Membrolle sur Choisille
SEMIC SA
45, rue Broca
75005 Paris
Mais que trouve-t-on dans chacun de ces titres ? Faisons un petit tour d’horizon, un bref passage en revue :
Dans le titre SWING (mensuel).
Captain Swing :
des aventures se passant dans la lointaine Amérique, à l’époque de la lutte contre les anglais pour gagner l’indépendance. Série venant d’Italie comme beaucoup d’entre elles et due principalement à un trio de dessinateurs : Sinchetto, Guzzon, Sartoris.
Klip et Klop :
bande anglaise narrant les péripéties de 2 drôles de bambins dotés de pouvoirs particuliers.
Giddap Joe :
Western classique dessiné par Ivo Pavone

Dans le titre AKIM (mensuel).
Akim :
Succédané de Tarzan, ce héros est confronté à toutes sortes d’aventures y compris de SF qui ont pour cadre principal la jungle. Dessiné par Augusto Pedrazza.
Antarès :
Dû à Santo D’Amico, sorte d’extraterrestre très fort et amphibie, dont les épisodes se passent principalement en mer.
Puma Noir :
Histoire d’un catcheur indien accompagné de son manager, un hippie fluet et maladroit qui s’est entiché d’un pingouin. Bande anglaise créée par Geoff Campion.

Dans le titre KIWI (mensuel).
Blek le Roc et le Petit Trappeur :
Les aventures du célèbre trappeur, Blek le Roc, aux prises constantes avec les anglais pour libérer l’Amérique. Créé par le studio de la EsseGesse du trio Sinchetto, Guzzon, Sartoris.
Le Maugré :
Une histoire de vengeance se passant au 18ème siècle. Dessin du belge Guy Dedecker.
L’oeil de Shiva :
Des aventures exotiques se passant en Inde et dues au grand Patrick Dumas, l’auteur de Maudick et Maître Berger.
Gun Gallon :
Péripéties extraordinaires se déroulant dans des mondes étranges et parallèles, dessinées par Lina Buffolente.
Le Petit Duc :
La super fameuse et grande saga du Petit Duc dans d’incroyables aventures due à l’énorme talent de Devi.

Dans le titre RODEO (mensuel).
Tex Willer :
Le célèbre Tex Willer, toujours en activité. Un régal. L’un des meilleurs western au monde. Créé par Gian Luigi Bonelli sur des dessins conçus par Aurelio Gallepini mais repris actuellement par des maîtres de la bd comme Raffaele Marcello par exemple.
Wa-Tan-Peh :
Ou l’apprentissage de shaman d’un jeune indien confronté à la destruction de son peuple par les blancs. Dessin de Luciano Bernasconi.
Bozart :
Série d’aventures dans un décor de western avant la lettre avec des personnages aussi hétérogènes que loufoques que nous devons à Franco Oneta.

Dans le titre SPECIAL RODEO (bimestriel).
Tex Willer :
Ce cow-boy a une telle notoriété que le fascicule présente des épisodes anciens pour les nostalgiques.
Dolorès :
Ou, dans le cadre du western, se content les enquêtes d’une femme, agent de la fameuse maison de détectives Pinkerton. Mis en images par Luigi Merati.
Tim Taylor :
Du western toujours, dessiné par Juan Manuel Cicuendez.

Dans le titre YUMA (bimestriel).
On l’appelle Larami :
L’histoire d’un cow-boy sans scrupules et redresseur de torts par Milan Miletic.
Miki le Ranger :
Le célèbre petit Ranger du west aux mille aventures, créé par le non moins fameux trio de la EsseGesse (Sinchetto, Guzzon, Sartoris).
Quelques histoires de fantastique ou SF dues à Jean-Yves Mitton ou à Jean-Marc Arden.
Le Chat :
Les mésaventures d’un boxeur dessiné par Romuald Gleyse.
Phénix :
La belle et mystérieuse redresseuse de torts dont la plume est actuellement de Juan Roncagliolo Berger.

Dans le titre SPECIAL ZEMBLA (bimestriel).
Zembla :
Autre héros de style tarzanien aux péripéties imagées par divers talents actuels.
Puis un autre épisode, plus ancien, de la première heure et que l’on doit à Franco et Fausto Oneta.
Jayde, Darkhold, Zolt Zam : héros de fantastique et de fantasy de l’univers Sémic (Sémicverse) ou encore diverses autres séries, toutes récentes.
Kabur :
De la sword and sorcery par différents dessinateurs du Sémicverse qui s’étoffe de plus en plus.

Dans le titre MUSTANG (bimestriel).
Zagor :
Sorte de western situé dans la Floride du milieu du 19ème siècle, ce héros vit des aventures proprement fantastiques, accompagné de son faire valoir mexicain, gros ventru et gaffeur, Chico.
Martin Mystère :
Le détective de l’impossible, la bande de tous les mystères terrestres inexpliqués et inconnus. De la très bonne bd due aux très bons scénarios d’Alfredo Castelli.
Wampus :
Le monstrueux extraterrestre aux mille formes, aux mille visages, en charge de la dégénérescence de la Terre. Dessins de Luciano Bernasconi.

Voilà pour le tour d’horizon de ce que l’on trouve principalement dans ces pockets qui, outre des dessinateurs confirmés, permettent aussi à de jeunes talents de s’exprimer et de faire leurs preuves. Parfois de petites histoires de quelques pages au charme non dénué d’intérêt complètent ces titres mais certaines séries n’ont d’ailleurs pas d’équivalent dans la bd.
Allez, bonne lecture.
Jean-Yves Guerre
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Salut Drou,
Il faut quand même savoir que s’il y a une réédition de Mirko, c’est à partir du début que ça se fera, sinon je n’en vois pas l’intérêt.
Par contre, et si il y avait une réédition du petit duc avec un dessin inédit de Devi sur la couv et du beau papier de 120g, tout ça pour une quinzaine d’euros ?
Tu achèterais les 1er numéros ???
Ta réponse serait intéressante à connaître.A bientôt
JY
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comment je fait pour voir le site:j’ai cliquer sur la page web et la page est reste blanche.
ça ne fait rien,j’ai l’adresse pour commander,elle se trouve dans pimpf n°4 pages 42
enfin je me decide a acheter le livre sur le petit duc,depuis le temps que j’en entent parler,en bien,bien sur
mais depuis il a ete retrouve et on a meme une couverture inedite en couverture de kiwi (merci a vous) -
bonsoir,samedi agreable surprise,j’ai reçus le livre,le mystere Devi....devoile et a minuit je le lisait encore.
quel courage pour essayer de retrouver un auteur de sa jeunesse,les recherches,les voyages tant en france qu’en italie
pour finalement aboutir apres plus de trente ans de recherche.
et enfin des dessins inedit de l’illustrateur tant rechercher.
merci de votre dedicasse et bon courage si vous decider de reediter le petit duc. -
Hi,
I am selling Blek, Tex, Les Tuniques Bleues, Tintin, Asterix, Lucky Luke, Gaston,
Spirou et Fantasio, Rahan, Doc Savage, Modesty Blaise, Dan Dare, The Phantom,
Don Lawrence’s works, Bob Morane and all other world wide famous comics
in Serbian - Yugoslavian language, as well as in Croatian and Slovenian.If you’re interested in let me know and I will send you a list.
Contact : miskailo@drenik.net
Regards from Beograd, Serbia & Monte Negro, Europe
Misa
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Misa
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dommage que semic ai laisser tomber les pf.j’ai connu le petit duc dans blek il y a bien longtemps,et a l’occassion de sa reedition j’avais acheter tout les kiwi depuis le n°540 et puis maintenant plus rien.si un editeur reprend l’integrale,je ne pense pas que j’acheterais les 1°numeros a mois d’avoir un prix raisonnable.
et pour acheter les premier kiwi 45 a 69 vu leurs rareter.
bonne journee a tous.amicalement