Chronique Vampirella Classics T1 : L’Eveil du mal (Grant Morrison, Mark Millar, Amanda Conner et Louis Small Jr) - Panini

Publié le vendredi 14 décembre 2012 par Lionel Dekanel. Mis à jour le 14 décembre 2012 à 14h04.

Depuis qu’elle est revenue d’entre les morts, Vampirella n’a jamais eu autant de travail à combattre les vampires sur notre bonne vieille planète. Ceux-ci sont désormais parfaitement organisés, contrôlant des pans entiers de nos sociétés, d’importantes firmes industrielles ou commerciales, comme certaines villes, notamment aux États-Unis.

Dans cette nouvelle histoire, Vampirella s’allie avec une ancienne congrégation catholique, constituée de bonnes sœurs combattantes. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les demoiselles, avec l’armement et la technologie d’aujourd’hui, sont largement aussi efficaces contres les vampires que pouvaient l’être les ordres de moines-soldats (Templiers ou Teutoniques) au Moyen-Age contre les Sarrazins. Personnellement, même l’âme chargée de péchés, je n’irais certainement me confesser à ces bonnes sœurs new age. Et encore apprend-on au fil de l’histoire que leur nombre a singulièrement diminué au fil du temps. De plusieurs milliers au temps de l’Inquisition elles ne sont plus aujourd’hui que vingt-trois. J’ose à peine imaginer leur puissance de destruction si elles étaient encore autant aujourd’hui.

Dans cette histoire Vampirella trouve une nouvelle alliée, Dixie, fille du mafieux Don Fattoni. Vampirella a sauvé Dixie des griffes d’un certain Von Kreist, ce dernier ayant obligé la jeune fille a tué son propre père après avoir assassiné sa sœur jumelle, Pixie. Von Kreist, ancien soldat allemand de la Première Guerre Mondiale, est devenu immortel. Bien qu’il ne soit pas lui-même vampire il travaille désormais comme mercenaire au service de ces derniers, et sa cruauté n’a d’égale que son absence totale d’humanité et de pitié. Von Kreist est un tueur froid, implacable, sans état d’âme, et va se révéler un ennemi redoutable pour Vampirella.

Cette histoire en deux parties (réunies dans cet album) est due au duo de scénaristes Grant Morrison (qui a récemment redonné du peps à Batman) et Mark Millar (« The Authority », Superman, Wolverine, « Marvel Knights », « Kick Ass »), et les deux compères s’en donnent à cœur joie pour mettre Vampirella dans des situations désespérées, dont elle finit évidemment par se sortir au prix d’exploits de plus en plus sanglants. La première partie de l’histoire, « L’éveil du mal », est dessinée par la talentueuse Amanda Conner (« Birds of prey », Batgirl, Power Girl, Daredevil, She-Hulk) et encrée par son mari Jimmy Palmiotti (Punisher, Ghost Rider, Ash, Painkiller Jane, Daredevil). Amanda Conner dessine superbement les héroïnes féminines, elle en apporte une nouvelle preuve ici. Sa Vampirella est évidemment sexy, mais aussi d’une dureté farouche. La seconde partie, « La guerre sainte », est dessinée par Louis Small Jr (qui avait déjà travaillé sur Vampirella en 1992).

Je ne vous dévoilerai pas l’intrigue, dont le dénouement, comme toujours avec Grant Morrison et Mark Millar, est pour le moins surprenant, avec un ennemi final inattendu, et une mère supérieure de la congrégation de bonnes sœurs elle aussi pour le moins singulière. Morrison et Millar usent de tout leur talent pour trouver des astuces scénaristiques qui pourraient paraître tirées par les cheveux de prime abord, mais qui, une fois l’histoire terminée, s’avèrent finalement en parfait accord avec le reste de l’histoire.

L’album est complété de deux mini histoires. « La reine de cœur sanglante » est due à Morrison, sur des dessins de Michael Bair (Huntress, Catwoman, Green Arrow, Daredevil, Shi, Kabuki, Nightwing). « Un enfer glacial » est écrite par Mark Millar et dessinée par Louis Small Jr. Dans les deux cas Vampirella se retrouve aux prises avec des vampires aux mœurs particulières, d’autant plus dangereux qu’ils agissent en free-lance, n’obéissant pas aux lois qui régissent les clans plus structurés.

Cet album suinte l’hémoglobine, au point que, une fois la dernière page tournée, on est tout étonné de constater que nos mains ne sont pas elle-mêmes sanguinolentes. La violence est omniprésente, suivant ainsi la tendance actuelle des comics américains, qui semblent désormais contraints de s’aligner sur le cinéma, lui-même de plus en plus gore et violent, y compris dans ses versions les plus commerciales. Une violence somme toute logique dans une histoire de vampires, ces créatures n’étant pas spécialement réputées pour leur humanité ou leur compassion. En même temps, quand on est déjà mort, j’imagine qu’il est difficile de respirer la bonté d’âme. Personnellement, cette violence me convient bien dans ce genre d’histoire.

Commentaires
Les commentaires anonymes sont autorisés.
Chaque commentaire est vérifié par la rédaction avant d'être publié.
Dans la même rubrique
Visite guidée : Exposition Guillaume Sorel à Cherbourg
Visite guidée : Exposition Guillaume Sorel à Cherbourg
Nous vous l’avions annoncé il y a quelques temps, la ville de Cherbourg consacre une exposition à Guillaume Sorel. Voici donc en images commentées la visite de cette exposition. A visiter : Un (…)
Angoulême 2015 : Exposition Jack Kirby, le super-créateur
Angoulême 2015 : Exposition Jack Kirby, le super-créateur
Si les lecteurs de comics le connaissent depuis bien longtemps, le grand public n’est pas nécessairement conscient de l’importance du rôle de Jacob Kurtzberg, alias Jack Kirby, dans l’histoire de (…)
Philippe Bringel (Blackfoot) : "L'Heroic Fantasy n'est pas si loin que ça du western"
Philippe Bringel (Blackfoot) : "L’Heroic Fantasy n’est pas si loin que ça du western"
Philippe Bringel est un artiste autodidacte qui s’est lancé dans le Neuvième Art en 2007 avec la série Jed-Kan. Dessinateur, mais aussi peintre et sculpteur, sa polyvalence lui apporte un style (…)
Pas de visuel
Interview Nicolas Tackian et Olivier Fagnère (Relais et Mago)
Avec un premier album (Les Aventuriers de la Tourte Sacrée) et un site dédié à leur série Relais & Mago, Nicolas Tackian et Olivier Fagnère débutent une série humoristique surprenante. Ils (…)
Note des internautes
0/5 0 vote
A lire également
Statistiques
129411 albums et 66235 numéros de périodiques dans notre base de données