Coraline (Neil Gaiman & Paul Craig Russell) – Au diable vauvert

Lorsqu’un scénariste de la pointure de Neil Gaiman voit son roman Coraline adapté au cinéma [1], on s’attend évidemment à ce qu’une version en bande dessinée fasse son apparition. Mais, loin de l’univers bigarré des super-héros, ce conte de fée moderne surprendra plus d’un lecteur habitué aux habituels personnages en collants des comics. Pour cet album publié l’an dernier aux États-Unis par l’éditeur généraliste Harper Collins, la logique est d’ailleurs respectée en nos contrée puisque c’est Au diable vauvert, une structure qui s’intéresse depuis peu à la bande dessinée [2] qui s’est attelé à sa traduction.
Adapté par l’élégant Paul Craig Russel, le roman original a souvent été comparé à Alice au Pays des merveilles : la jeune Coraline, découvre dans sa nouvelle maison une porte étrangement murée qui ouvre le passage sur un autre monde ou vivent ses « autres parents », copies peu conformes de sa vraie famille. Elle devra lutter avec ses propres moyens contre son « autre mère » qui kidnappera ses véritables parents tout en cherchant à la garder pour elle seule dans ce monde étrange où les chats peuvent parler.
Cette oeuvre forte et fantastique qui s’interroge sur le passage de l’enfance à l’adolescence, sur les liens qui unissent une mère à son enfant, sur le statut de l’enfant face aux adultes, est par moment effrayante, mais se conclut sur une note plutôt optimiste : c’est l’amour qui sauvera la situation. Un album finalement, et en dépit des apparences, plutôt destiné aux adultes qui n’ont pas perdu leur âme d’enfant.
Coraline
D’après le roman de Neil Gaiman
Adapté par Paul Craig Russell
Editeur : Au diable vauvert
192 pages
18 euros
Parution le 11 juin 2009
[1] Le long métrage réalisé en 3D par Henri Selick est sorti dans les salles françaises le 10 juin 2009
[2] On lui doit notamment le surprenant Kari d’Amruta Patil l’an dernier




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