Cabu 68

Cabu avec Laurence Garcia, journaliste à France-Inter, a choisi une approche originale, conviviale pourrait-on dire, pour évoquer Mai 68. Comme il recevait ses amis et ses invités, le plus souvent, à table, s’en sont suivies des conversations à bâtons rompus, libres et détendues. Rien du ton ancien-combattant, pas de pose, plutôt la franche rigolade

Cabu qui avait derrière lui la guerre d’Algérie, s’est rallié immédiatement à cette insurrection des esprits. Pour lui, Mai 68 a déboulé comme une évidence, un moment unique qui a changé en profondeur la vie des Français.Durant cette flânerie soixante-huitarde, l’animal timide est presque devenu bavard à l’idée d’évoquer ses chères utopies. Comme si les années n’avaient aucune prise sur lui, le septuagénaire Cabu n’a pas pris une ride. En 68, il pensait changer le monde et le monde ne l’a pas changé

Ce pavé illustré est une balade joyeuse et mélancolique. Un jeu d’assiettes anglaises où l’on croisera Daniel Cohn-Bendit, Serge July, Alain Krivine, Alain Geismar, l’ex-préfet de police Maurice Grimaud, Cavanna, Wolinski, Claude Confortès, Philippe Mougey, Christian Viollet, Maxime le Forestier, José Artur, Geneviève Fraisse, Régine Deforges, Florence Cestac, Benoîte Groult. Au détour de ces conversations, l’Histoire, la grande, est là en filigrane

Mais qu’on se rassure Cabu ne fait pas que bavarder. Il nous ouvre ses archives, croque sur le vif ses invités, dessine de nouvelles planches. Bref, il n’oublie pas qu’il est un dessinateur.Un grand !