Hergé ou le secret de l’image

Du point de vue iconographique, les aventures de Tintin forment une vaste chambre d’échos où les dessins ne cessent de se renvoyer les uns aux autres. Lire Hergé, c’est constamment se souvenir ; c’est également comprendre que nombre de motifs récurrents doivent leur raison d’être à la forme même des récits. Un système complexe est là, sous-jacent

Pierre Fresnault-Deruelle cherche à lever le secret de la lumineuse complexité de l’oeuvre d’Hergé. Il nous montre comment les aventures de Tintin forment une vaste chambre d’échos où les images ne cessent de se renvoyer les unes aux autres. Il nous initie à la "scénariographie", composition de motifs récurrents propre à l’oeuvre du maître de Bruxelles. Il nous fait saisir que, chez ce dessinateur-conteur, tout se tient, qu’un système sous-jacent est là qui unifie l’organisation et la distribution des cases. De fait, avec les aventures de Tintin, les décors se font contrepoints narratifs, et les gags sont aussi des leçons d’art poétique où Hergé décline son idéal en la matière.