Erythrée

La mer Rouge, le berceau de l’humanité, la reine de Saba, Rimbaud et Henri de Monfreid... Benjamin Flao a la tête pleine de souvenirs mystérieux, de noms légendaires et d’images envoûtantes lorsqu’il débarque pour la première fois en Érythrée alors qu’il est dessinateur à bord d’un voilier parti à la redécouverte de l’Afrique avec une équipe d’écrivains, de photographes et d’illustrateurs (l’aventure Portes d’Afrique, soutenue par Le Figaro). Immanquablement, il tombe sous le charme de ce carrefour des mondes arabes et africains. Il revient y séjourner quelques mois plus tard, avec un compagnon écrivain et musicien, à l’invitation de l’Alliance française d’Asmara. Le projet est commun : confronter le mythe à la réalité, traduire la splendeur inimaginable de la terre d’Érythrée, témoigner des souffrances d’un peuple fier à la beauté altière, victime d’une guerre de libération qui a duré trente ans. Romains, Égyptiens, Ottomans, Portugais et Italiens, juifs, musulmans et chrétiens se sont succédé sur la côte calcinée ou sur les hauts plateaux dissimulés dans les brumes, pourtant, qui se soucie aujourd’hui du destin de l’Érythrée ? Le pays est indépendant de l’Éthiopie depuis 1993, mais la menace gronde à la frontière. Loin d’être un guide touristique, ne prétendant pas être non plus un reportage journalistique, ce carnet est le témoignage d’artistes, hommes aux semelles de vent, qui se sont laissé envahir par les visions, les rencontres et les sensations pour les restituer avec sincérité.