Hit-Girl en Colombie

Hit-Girl en Colombie Critique de Vincent Lapalus

10 octobre 2018 - Broché 112 pages - Édité par Panini Comics

Nouvelles mésaventures de Mindy McCready, la mini-psychopathe et accessoirement pote de Kick-Ass (Dave Lizewski), élevée au grain par un papa attentionné, qui la façonne pour devenir une vraie machine à tuer. La petite fille a une conception très particulière de la guerre contre le crime : en véritable sociopathe, la fillette dessoude à tout va et ne laisse que de la viande froide après son passage.
Suite à l’abandon de costume de son vieil ami Dave, Mindy part faire un tour du monde afin d’exercer sa juste appréciation, et assurer la reconnaissance et le respect des droits et du mérite de chacun. Elle atterrit à Palmira en Colombie, une des villes les plus dangereuse au monde. Pourquoi cette destination ? Pour aider une maman à faire le deuil de son fils exécuté suite à l’initiation d’entrée à un gang d’un jeune caïd. L’excuse est bonne pour permettre à Mindy de se défouler un peu et appliquer les préceptes de son cher Big Daddy de père : chantage, exécutions sommaires, tortures, mutilations en tout genre avec un sang-froid absolu et une certaine normalité jalonneront le bain de sang orchestré par Hit-Girl.
Disons-le tout de suite, Mark Millar n’a pas fait dans la finesse avec ce titre. Tout est prétexte à de l’action, encore de l’action, le tout mâtiné d’une violence assez crue et facile. Mais avec un tel personnage, on ne pouvait pas s’attendre à autre-chose de la part de l’auteur. Il mène son histoire avec énergie, détermination, simplicité et un mauvais goût totalement assumé. A la limite de la roue libre, Millar parvient quand-même à maintenir l’intérêt sur quatre chapitres, la preuve de son talent quand il n’est pas en grande forme ou n’a pas envie de l’être.
Partie graphique, pas de Romita Jr, pour le coup, mais un artiste portoricain nommé Ricardo Lopez Ortiz. Issu d’une école sud-américaine, il n’a rien à voir niveau dessin avec JRJR, et lorgne plus du côté d’un Carlos Meglia. Un trait poussé à l’exagération et à l’extrême, donc non réaliste, mais porté malgré tout par une certaine patate artistique assez fun, aidé par une colorisation chaude et vive, typiquement représentative du climat continental où se déroule l’action.
Hit-Girl en Colombie reste un bouquin assez dispensable, sauf peut-être pour les passionnés des titres Millardworld dont je fais partie : assez bourrin dans son ensemble, voilà encore une belle démonstration de cruauté de la demie-portion complètement tarée du nom de Mindy. Sa prochaine destination sera le Canada, sous l’égide de Jeff Lemire et Eduardo Risso. Une future aventure à suivre avec un peu plus d’intérêt.

Par Vincent Lapalus.
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