
Saint Seiya - Time Odyssey 1 Critique de Vivien Arzul
Rares sont les personnages qui marquent tant un média qu’ils sont repris par d’autres auteurs. Dans le petit monde de la bande dessinée, les super-héros sont bien sûr utilisés sur plusieurs supports et se paient le luxe de voir leurs aventures retranscrites en manga pour certains. Et inversement : certaines séries japonaises ont tellement marqué les auteurs d’aujourd’hui que certains se lancent dans la création de nouvelles histoires pour ces héros.
Après le projet Goldorak porté par Denis Bajram et Xavier Dorison, c’est au tour des Chevaliers du Zodiaque de Masami Kurumada de passer sous la plume de français pour de nouvelles aventures.
L’histoire en deux mots :
Alors que le tournoi galactique et la bataille contre Ikki ont pris fin, Saori et les chevaliers d’Athéna prennent un repos bien mérité dans le manoir de la jeune incarnation d’Athéna. C’est alors qu’une menace inédite se dresse devant la jeune femme et Seya, les chevaliers du temps de Chronos, cherchent le chevalier du Phoenix pour le livrer à leur maître. Une nouvelle bataille s’engage qui en plus du sort du monde engagera le destin des chevaliers de bronze.
Le scénario :
Jérôme Alquié et Arnaud Dollen réalisent un quasi sans faute avec ce premier tome. Dans un premier temps, ils pensent au potentiel nouveau lecteur avec un résumé complet et concis qui se veut comme une invitation à lire l’œuvre de Masami Kurumada. Cette introduction permet également aux lecteur averti de situer le récit dans la temporalité de Saint Seiya et de s’apercevoir de la direction inédite du récit.
Ce premier tome pose les bases d’une saga digne du shōnen classique avec un nouvel adversaire puissant, certes, mais aux ambitions démoniaques uniquement. Ici, l’antagoniste le devient après une désillusion aussi grande que son envie de vengeance, et cette bonne idée apporte de la profondeur au récit tout en donnant des clés de compréhension au lecteur.
Le tome est axé sur le retour ou la présentation des chevaliers de bronze et de leurs opposants tout en se concentrant sur Ikki.
Enfin, le tome regorge de bonnes idées, les auteurs utilisant la mythologie des chevaliers pour construire une histoire crédible avec des révélations surprenantes qui apportent du sens à la légende des chevaliers d’Athéna.
Le dessin :
Le trait du dessinateur transpire son admiration pour l’œuvre originale, dès les premières cases le lecteur se voit projeté dans la saga de Kurumada. Le tome n’est pas un hommage et encore moins un plagiat exploitant une certaine nostalgie, c’est une déclaration d’amour, tant le dessinateur parvient à capter l’essence de personnages qui ne sont pas les siens. Le lecteur retrouve l’aura des chevaliers ; la puissance des regards des personnages est parfaitement maîtrisée. On perçoit tout au long de la lecture le travail colossal du dessinateur pour saisir l’âme de la série, car il n’y pas un seul faux pas graphique.
Les personnages sont indéniablement réussis, les combats sont grandioses avec une juste retranscription de la puissance incroyable des chevaliers et n’ont rien à envier à ceux très dynamiques de la série. L’impact des coups et des attaques est saisissant et le lecteur retrouve toute la tension des combats.
Enfin, un immense bravo pour la mise en couleur qui sublime l’album tout en lui donnant un cachet incroyable. La colorisation donne corps aux cosmo-énergies et aux attaques avec une réussite sans précédent. L’auteur l’utilise aussi à très bon escient pour insister sur des éléments importants ou magnifier un personnage comme il le fait avec Ikki.
Saint Seya Time Odyssey est l’arc narratif dont tous les fans de la saga rêvaient tant il transpire la sincérité et l’amour pour la saga sans tomber juste dans la fan fiction. Une nouvelle aventure pour les chevaliers de bronze qui lève le voile sur des éléments de la série de manière intelligente tout en créant sa propre mythologie pleine de promesse avec ce premier tome.