Mimosa - Les choses changent... c'est énervant
Oneshot

Mimosa - Les choses changent... c’est énervant Critique de Vivien Arzul

Parution: 15 mai 2019
1 édition recensée
Un album de strips - tous publics - autour du quotidien d’une petite fille pleine de répartie, habitée par des préoccupations existentielles, entre enfance et monde adulte. Loin d’être indifférente au monde qui l’entoure, Mimosa observe, (...)

Le monde de l’enfance est une bonne source d’inspiration pour les auteurs de bandes dessinées depuis toujours. Nombreuses sont les séries racontant les tribulations de l’âge tendre comme Cédric, Jojo et bien d’autres. Mais peu d’entre elles se concentrent sur les interrogations et la spontanéité de l’enfant au profit de suite de gags ou d’aventure.
Catmalou et Édith, avec Mimosa chez Soleil, ont décidé de mettre la malice de l’enfant au premier plan dans un tome s’inspirant des enfants qui les entourent, pour offrir aux lecteurs un beau témoignage sur l’enfance.

L’histoire en deux mots :
Mimosa est une petite fille qui vit avec ses parents. Eveillée et curieuse avec ses amis elle jette un regard innocent parfois acide sur les adultes et le monde qui l’entoure.

Le scénario :
Bien que le récit soit une suite de strips, l’album s’articule autour des quatre saisons donnant lieu à différentes situations humoristiques en rapport avec le thème.
Avec Mimosa, Catmalou livre un regard sur la vie d’enfant et par extension celui de parent de nos jours. Un regard multiple qui parlera à tous, tant elle dépeint de nombreuses tranches de vie. En effet, la scénariste n’oublie aucun aspect de la vie de sa malicieuse héroïne tout en les traitant avec un humour bienveillant dans la plupart du temps ses questionnements sur la vie.
La gamine curieuse aborde sans détour la ménopause, la mort, son futur ou encore savoir si Jésus danse aussi bien que James Brown.
L’humour omniprésent est l’occasion rêvée de raconter des bêtises d’enfant comme se perdre dans les magasins pour ranger les conserves, ou manger la neige sur les voitures.
Néanmoins, Mimosa sait aussi se montrer sarcastique, notamment sur son chat Jean-Louis dont elle annonce la fin régulièrement et qu’elle troquerait volontiers contre un chat neuf. Elle se montre aussi moqueuse sur la vie sexuelle de ses parents et la vie d’adulte en général.

Le dessin :
L’ambiance graphique de ce tome déborde de poésie et de tendresse, la douceur du trait colle parfaitement à l’atmosphère de l’album. La douceur qui se dégage de chaque strip plonge immédiatement le lecteur dans le monde de l’enfance.
Le personnage de Mimosa d’une rare expressivité dégage toute l’énergie et la candeur de l’enfance. De plus la dessinatrice est parvenue avec brio à faire parvenir un grand nombre d’émotion à travers le regard de son héroïne.
Édith chapitre l’ouvrage de superbe dessin en double page, de merveilleux hommages aux saisons.
Le choix des strips rend la lecture intuitive et aussi douce que le dessin d’Édith. Cette mise en pag eau découpage efficace est appuyée par un format à l’italienne qui donne un plus incontestable à cette poésie dessinée.
Enfin, la mise en couleurs pastel de l’album avec une prédominance de blanc permet à la dessinatrice de faire ressortir des détails ou de mettre la couleur au service de l’humour du tome.

Il y a en Mimosa un peu de nous, on retrouve un peu l’espièglerie de sa fille, sa nièce ou sa sœur. Les auteures ont su avec énormément de talent faire revivre toute la candeur et l’énergie de l’enfance. Un album remarquable dans le fond et la forme.

Par Vivien Arzul.
A lire également