
Décalage (Le) Critique de Thomas Clément
En bande dessinée, expérimenter tout en restant lisible par le plus grand nombre n’est pas donné à tout le monde. Et même si Marc-Antoine Mathieu a déjà fait ses preuves dans ce domaine, notamment avec ses one-shots 3 Secondes et Dieu en Personne, il faut bien avouer qu’on l’attend au tournant avec ce sixième volume de la série Julius Corentin Acquefacques.
L’idée de base est très simple, presque une évidence dans l’univers si particulier de cet auteur quand on y songe : son anti-héros a loupé le début de son aventure. Voilà donc, a priori le fameux décalage du titre ; la maladresse de Julius Corentin Acquefacques, ce bonhomme qui n’a finalement rien d’emblématique, presque transparent, lui a fait rater le début de l’histoire. Il y avait des des histoires sans héros, mais cette fois-ci notre héros se retrouve en dehors de l’histoire qui lui était destinée.
Évidemment, une seule idée, même bonne, ne fait fait pas un bon album. Mais l’adresse de Marc-Antoine Mathieu, ses dialogues truculents qui tombent justes, et le soutien sans faille de son éditeur, qui n’hésite pas à publier un album qui débute à la page 7 (la couverture se trouvant en page intérieure ; il faut bien boucler la boucle par une astuce de fabrication que nous vous laissons découvrir !) font de cet album une belle réussite, pour peu que vous appréciiez les oeuvres sortant des sentiers battus.