
Chevaux du vent (Les) 2 Critique de Capitaine Carotte
Calay, après un long périple à travers l’Himalaya, et embauché par les anglais comme espion, finit par rejoindre le monastère où vit son fils depuis plus de dix ans. Arrêté juste avant les retrouvailles, et usé par ses pérégrinations, il dépérit dans un cachots à des semaines de marche de son foyer. Son fils aîné, Resham, lui-même embauché par l’armée anglaise, apprendra la nouvelle et n’hésitera pas à déserter pour le retrouver. Mais malheureusement, s’évader de prison c’est une chose, mais s’évader de la région retirée de Mustang, au Népal, en est une autre...
Voilà près de quatre ans qu’on attendait la suite et fin du diptyque "Les chevaux du vent", des deux vénérables anciens Lax et Fournier. Si l’on connait Lax pour ses scénarios souvent dramatiques, ou tout du moins sérieux (Pain d’alouette, L’aigle sans orteil, Le choucas...), il est beaucoup plus déroutant de retrouver le poète Jean-Claude Fournier dans ce type de récits, lui qui avait repris avec talent Spirou et Fantasio à la suite de Franquin, ou encore dessiné Bizu ou les Crannibales.
Réalisant lui-même les couleurs en couleur directe, on est même surpris par le style de dessin, qui même s’il comprend quelques maladresses dans certaines perspectives ou visages, arrive à se distinguer avec qualité de sa patte "gros nez" habituelle. Le récit n’est pas du génie scénaristique, sans climax ni retournements tordus, mais transpire l’ambiance de la région. On sent que les auteurs sont impliqués dans l’univers népalais qu’ils évoquent, et maîtrisent leur sujet.
Un diptyque qui s’achève, avec notamment la réédition de la première partie, et que nous vous invitons à lire rien que pour le plaisir de retrouver le sémillant Fournier, bien trop rare dans la production actuelle.