Ecologie forcée

Manouach poursuit son exploration de la bande dessinée, de la narration, aux frontières de la bande dessinée et de l’art contemporain. La biennale du Havre ne s’y est pas trompée, qui l’a sollicité pour la création de cet oeuvre

Lorsqu’il publie Frag, en 2007, Manouach propose une rupture dans la relation du récit et du dessin. Éther est une fresque composée de 7 panneaux d’aluminium matérialisant le rapport que les auteurs entretiennent avec l’espace autant qu’avec le récit. Il s’agit de l’application en bande-dessinée de l’intérêt de l’auteur pour les théories du complot, s’inspirant d’une vieille théorie, celle de l’ether, substance intangible sensé propagée la lumière dans le monde. Ainsi l’ether est le symbole à la fois de ce qui lie le dessin à l’image dans le travail d’Ilan, et des constructions théoriques visant à relier des éléments à priori éloignés pour les faire participer d’un même tout, qu’il s’agisse d’un ordre cosmique divin ou d’un complot mondial

"Les conspirations sont une ode à l’abstraction et à l’artificialité de tout espace naturel. J’ai envie de construire un espace où une unité est donnée à l’hétérogène, et tout forcer à faire partie d’un ensemble. Si ce travail est perçu comme ésotérique, c’est parce qu’il incarne une foi, celle de l’appartenance sans condition à quelque chose de plus large.

Ouvrage publié dans le cadre de la biennale d’art contemporain du Havre 2010.