
Siècle difficile (Un) Critique de Carole d’Anvers
Ils sont douze (d’où le titre). Douze super-héros du Golden Age, placés en hibernation dans des circonstances dramatiques à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, puis ramenés à la vie en 2008. Il leur faudra alors s’adapter à leur nouvelle vie et surtout faire le deuil de tout ce qu’ils ont connu.
Reprenant des personnages ayant réellement existé (entendez par_là des personnages qui furent réellement publiés, ne serait-ce qu’une seule fois), J. Michael Straczynski prend la vague du revival des séries estampillés « années 40 ». A la différence d’Alan Moore qui s’inspirait des personnages de Charlton Comics rachetés par DC pour créer ses Watchmen, JMS préfère réutiliser tels quels ceux de la défunte Atlas Comics et leur donner une épaisseur et une densité qu’ils ne possédaient pas. Évidemment, cela permet à Marvel Comics de conserver les droits de personnages qui retomberaient dans le domaine public s’ils ne réapparaissaient pas de temps en temps, mais le principal intérêt de cette min-série est ailleurs.
Issus d’un monde où tout semblait plus simple, chacun des protagonistes va devoir réagir à un saut de plus de soixante années dans le futur, et retrouver ses repères. Avec douze personnages très différents les uns des autres (cela va du surhomme quasiment indestructible au journaliste aventurier dont le seul pouvoir réside dans son pistolet, en passant par le bellâtre d’opérette pratiquant l’escrime ou la jeune fille dont le seul contact est mortel), JMS explore donc un vaste panel de réactions possibles. Alors que certains se replient sur eux-mêmes, d’autres vont tenter de faire face.
The Twelve n’est finalement pas tant une histoire de super-héros qu’une réflexion sur la nature humaine et les différentes manières de surmonter les épreuves auxquelles nous pouvons être confrontés. Cette histoire dense, dont nous connaîtrons la conclusion dans le prochain volume est particulièrement attachante.