
Moissons d’acier (Les) Critique de Thomas Clément
Quelle aurait été la suite des événements si la France avait pu disposer d’une arme révolutionnaire en 1914 ? Sur une idée toute simple, le scénariste Xavier Dorison imagine l’existence du Taillefer, une armure ultra-puissante greffée sur le corps d’un soldat et alimentée en énergie par une pile au radium, et le cours de la Première Guerre Mondiale risque bien de s’en trouver bouleversée.
Sorte d’Iron Man au début du 20e siècle (Dorison avait d’ailleurs été un temps pressenti pour écrire un scénario pour le personnage en armure de Marvel Comics), le Taillefer, puisqu’il n’y en a qu’un dans ce premier tome, est aussi une interrogation sur la nature humaine : quelles peuvent être les motivations d’un homme que l’on a amputé pour y implanter de nouveaux membres mécaniques alors qu’il était à l’agonie ? Va-t-il poursuivre ses activités meurtrières, lui qui était antimilitariste ? Tentera-t-il de revoir sa femme et son fils qui le croient mort, même si son nouveau corps le condamne à une vie de reclus ?
Cet album très convaincant, porté par le trait réaliste d’Enrique Breccia, est le début d’une uchronie dont vous attendrez la suite avec impatience.