
Adieu Aaricia Critique de Vivien Arzul
Thorgal est devenu au fil des années un des héros de bande dessinée emblématique du neuvième art. Le personnage de Gregorz Rosinsky et Jean Van Hamme a fait vivre à des générations de lecteurs des aventures aussi palpitante que touchante. Lui et sa famille ont grandi avec leur lectorat pour devenir pour certains comme un ami de papier. Aujourd’hui Thorgal revient pour une aventure inédite réalisé par Robin Recht avec pour point de départ la mort de son seul et unique amour Aaricia.
L’histoire en deux mots :
Près du rocher du sacrifice, Thorgal se souvient et prononce les derniers mots d’amour à celle qu’il a tant aimé, Aaricia n’est plus... Alors qu’il vient d’enflammer la barque qui contient le corps de sa tendre épouse, le serpent Niddog apparait et lui propose un anneau pour revoir sa femme en remontant le temps. Méfiant, Thorgal refuse. Mais le chagrin voile son jugement et va emporter l’enfant des étoiles dans une dernière aventure pour devenir l’ange gardien de son aimé.
Le scénario :
L’ auteur à choisi comme trame de fond un des événements les plus redoutés des fans de la saga, la disparition de Aaricia, personnage iconique de la série et du neuvième art en général. Ce point de départ bien que cruel est une excellente idée car il pique de suite la curiosité du lecteur pour l’amener dans une aventure aussi périlleuse que touchante.
Robin Recht réussit le tour de force de créer un récit inédit et captivant en utilisant à bon escient de multiples éléments de la série principale qui servent parfaitement l’intrigue sans être un recours de facilité pour faire plaisir aux lecteurs avertis.
Le scénario transpire l’amour de série originel avec les nombreuses références certes mais il a su surtout recréer cette alchimie, ce lien indéfectible entre Thorgal et Aaricia qui nous prend aux tripes et nous embarque dans cette histoire de sauvetage la boule au ventre..
Cette aventure haletante est porté par des personnages fabuleux, Thorgal bien sûr crève les planches avec sa sagesse, son recul sur la cruauté des hommes et on trouve plaisir à retrouver de vieux ennemi comme Niggod ou le chef des victimes, qui ne sont pas là pour apporter une caution à l’album et jouent un rôle essentiel en nous rappelant leurs cruautés.
L’insensibilité de Gandalf est un peu atténuée avec justesse par l’amour pour sa fille qui montre ce rustre sous un autre angle et on se surprend à avoir de l’affection pour cette homme qui a pourtant choisi d’abandonner Thorgal à la proie des élément en début de série.
Les nouveaux personnages comme sont un vent de fraîcheur bien venue, elle possède une aura unique avec ses origines troubles et un charisme à toute épreuves en fait un personnages attachant et inoubliable
Le dessin :
Le moins que l’on puisse dire c’est que le tome est un bonheur pour les yeux Robin Recht a su capter l’essence du trait de Gregorz Rosinsky pour redonner avec le sien cette même ambiance poétique. Le tome est introduit par une couverture sublime qui une fois comprise nous submerge d’émotion aucun détails n’est oublié dans ce dernier adieu dessinée qui retranscrit parfaitement de solitude et de recueillement du héros.
Toutes les planches de l’album transpirent l’amour de l’auteur pour la série originelle, le lecteur se sent en terrain connu sans le sentiment de voir un copié collé, le dessinateur donne sa propre dimension à chaque personnage, qu’il soit nouveau ou connu de tous.
Il a surtout su retranscrire la nature profonde de Thorgal avec son regard profond plein de détermination qui s’adoucit immédiatement à la vision d’Aaricia. Bien que le héros soit vieillissant, les scènes d’action sont dynamiques et haletantes, on perçoit à chacune d’entre elles l’urgence des prises de décisions ou la violence des combats comme en fin de tome.
Le découpage est un modèle du genre avec un soin particulier de l’auteur qui permet au lecteur immédiatement de voir les faits marquants dans de grandes cases aérées. La mise en couleur est dans la même lignée, en raccord avec l’ambiance de la série tout en servant magnifiquement le dessin de l’auteur, le coloriste a apporté un soin particulier aux ambiances de lumière en fin de tome, ce qui accentue le sentiment de danger et d’inconnu de ce passage
Adieu Aaricia est un récit presque de l’intime car il touche à une des des plus belles histoires d’amour du monde des bulles, mais il est surtout, en plus d’être une formidable aventure, une splendide déclaration d’amour à la série. Cet album nous bouleverse et nous bouscule pour donner une nouvelle dimension à la saga et devient au fil des pages une pierre angulaire de l’univers de l’enfant des étoiles