Love Not Dead
Oneshot

Love Not Dead Critique

Parution: 29 janvier 2025
1 édition recensée
Le désir, les émois et le romantisme sont des concepts inconnus. La poésie n’existe pas. Le symbole coeur n’évoque rien à personne. Shyle va devoir apprendre à survivre dans un monde sans amour et tenter d’expliquer aux autres ce qu’est cette (…)

Humour et amour font souvent bon mélange, bien qu’il ne soit pas évident de réunir les deux sans tomber dans de vieilles ficelles scénaristiques trop familières et sans saveur. Shyle Zalewski s’est pourtant livré à cet exercice : cet auteur complet et très prolifique nous propose Love not dead, un monde où l’amour a disparu, voire n’a jamais existé.

L’histoire en deux mots : Une valise, un remerciement expéditif du domicile commun et un monde où l’amour a disparu, personne n’en a le souvenir. Notre protagoniste évolue dans un monde où les cœurs sont semblables à des fesses à l’envers, où cet amour est vu comme une sorte de cannibalisme par le corps médical. Ce dernier va-t-il parvenir à rappeler l’amour aux autres ou mieux le fera-t-il renaître à travers des entreprises drôles et tendres ?

Le scénario : Shyle Zalewski part d’une idée simple et parvient à construire une histoire passionnante aux gags particulièrement efficaces, qu’ils soient un peu en dessous de la ceinture ou plus absurdes ; ils sont un bonheur de découverte, comme ceux avec le psychanalyste ou les nombreuses références aux films ou contes, avec celui où le prince pique le portefeuille de la princesse et elle qui se réjouit qu’il ne l’ait pas embrassée, car, selon elle, c’est dégueulasse d’être embrassée dans son sommeil.

Le récit n’est pas qu’une suite de gags, c’est une aventure amoureuse où le protagoniste va multiplier les manœuvres pour prouver que l’amour existe avec un voyage, une collaboration avec un témoin de l’amour. Toutes ces aventures dans l’aventure donnent au récit un rythme et un intérêt croissants de page en page.

Enfin, sans trop en dévoiler, l’album nous offre une fin mélodieuse où chacun trouvera un peu de sa vision de l’amour qui n’est pas parfaite, mais qui nous fait du bien.

Le dessin : Le trait de Shyle Zalewski est un bonheur, à la fois candide et efficace : il nous offre des cases d’une efficacité rare, sans fioriture, mais débordant d’une certaine poésie.

Il y a quelque chose de très immédiat avec le trait du dessinateur, on se retrouve très vite embarqué dans son univers mignon et sincère, comme c’est le cas pour la réalisation de ses personnages.

La mise en page en quatre cases est une excellente idée pour soutenir le rythme narratif et montre l’aisance du dessinateur dans ce format, mais l’auteur sait également la déstructurer en la faisant fourmiller de détails pour montrer l’épanouissement de ses personnages.

La fraîcheur du dessin n’exclut pas la réussite de l’auteur en ce qui concerne l’expressivité de ces personnages ou les émotions qu’il dégage. On perçoit au fil des pages l’alchimie entre eux, leurs bonheurs, leurs incompréhensions et leurs questionnements.

Love not dead est une excellente surprise dans le paysage de la bande dessinée, avec un thème universel et une accroche simple. Shyle Zalewki nous offre un tome réjouissant qui nous offre à réfléchir.

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