
Kids love chains Critique de Vivien Arzul
L’univers de la bande dessinée américaine nous fait vivre depuis presque un siècle avec la création de superman des émotions incroyables, le genre super héroïque étant devenue la pierre angulaire du neuvième art étasunien avec pour point d’orgue les cross-over. Ces réunions de nos héros favoris face à une menace extraordinaire sont devenu le rendez-vous immanquable pour tous passionnés du genre. Donny Cates et Geoff Shaw ont décidé de réaliser le cross-over ultime dans une histoire folle qui synthétise désirs de fan et amour du média.
L’histoire en deux mots :
Denver devient le centre d’une bataille singulière, les héros de comics et leurs pourvoir sont parmi nous et se livrent une bataille sans merci dans la ville. Des années plus tard, les supers sont enfermés et la ville sous un dôme protecteur. Cependant, une libraire va aider une des ces héros dans un monde qui les détestent formellement.
Le scénario :
Ce scénario qui semble de prime abord un fantasme de passionné de comics possède une accroche d’une efficacité absolue qui plonge directement dans la lecture du récit.
Le préambule sensationnel passé, le lecteur se retrouve dans un univers surprenant allant à l’inverse de ce cross-over tant rêver. Par cet intermédiaire le scénariste va rappeler au lecteur les heures sombres de la bande dessinée américaine avec le comic The Authority, les autodafés et une censure très virulente envers le média et montre par la même que la liberté d’expression et de création et toujours fragile.
Le scénariste casse dans un premier temps le le mythe du super-héros en montrant les conséquences d’un affrontement entre ces personnes aux pouvoirs démesurés, tout en n’oubliant pas ce que certains humains feraient de ces êtres exceptionnels. Il lui rend ensuite un merveilleux hommage intégrant de près ou de loin tous les personnages de la pop culture dans un scénario cohérent où chaque apparition pèse sur le scénario.
Néanmoins, le récit n’est pas qu’une jolie photo de classe, c’est surtout une multitude d’intrigues avec un sauvetage, une histoire d’amour qui se dessine doucement, une amitié sincère avec en toile de fond l’acceptation de toutes les différences, un peu comme l’ont fait les X-Men à leur création.
Le dessin :
C’est un sans faute graphique pour Geoff Shaw avec une couverture qui met véritablement une claque au lecteur. En une illustration il a su montrer le plaisir et la stupéfaction que procure la découverte d’un nouvel album.
Les bonnes idées graphiques ne manquent pas, avec la distinction simple entre les personnages de papier et les humains avec leurs peaux affublés de petit points qui renvoie le lecteur immédiatement à l’ambiance comics vintage tout en collant à l’univers dont il proviennent. De plus, certains pleines pages sont en couleur directe et sont d’un rendu superbe, elles apportent une plus-value incroyable à l’album tout en étant un clin d’oeil discret au grand Alex Ross.
Les scènes d’action sont monumentales et à la hauteur d’un projet si ambitieux. Enfin les cases fortes, qui ne manquent pas à travers l’album, vont marquer le lecteur soit par leur beauté soit par leurs impact.
Crossover est une déclaration d’amour au comic book et à tous ses héros, des plus connu au plus confidentiel. C’est surtout une alchimie parfaite entre une prouesse graphique et un scénario riche qui va au delà du cross-over ultime.