Déchéance d'un Homme (La) 1

Déchéance d’un Homme (La) 1 Critique de Vivien Arzul

Parution: 17 mars 2021
1 édition recensée
Yôzô Ôba souffre énormément du regard que les autres portent sur lui et ne comprend pas le bonheur de son entourage. La solution qu’il finit par trouver pour s’en guérir : se transformer en bouffon. C’est ainsi que s’écoulent ses jours, à se (...)

Junji itô est bien connu des amateurs de manga pour Spirale, il revient aujourd’hui dans nos contrées avec un manga tiré de l’oeuvre de Osamu Dazai.Ce dernier est connu comme l’un des plus grand romancier du XXème siècle avec un style ironique et pessimiste, c’est la conjugaison de ces deux talent qui donne le premier tome de cette série pour public averti.

L’histoire en deux mots :
Yôzô Oba est résolu à en finir avec la vie à cause de a femme qui partage la sienne. Alors qu’il perd connaissance dans l’eau glacée de la rivière, il se souvient de son enfance et les traumatisme, ses visions d’horreur qui l’ont conduit à méprisrt la vie.

Le scénario :
La déchéance d’un homme est une descente aux enfers continuelle, les situations décrites à travers le tome sont très difficiles à découvrir tant elles sont malsaines. Le scénariste laisse le lecteur spectateur de scènes, souvent explicites, de viol, inceste, violence. Cette histoire plus que traumatisante explique la psyché du personnage. Néanmoins sa fascination pour la mort est expliquée par un aspect fantastique bien amené par des visions torturées qui l’accompagnent au fil de sa vie.
Le fantastique apporte une plus value incroyable au tome car il renvoie à certains mythes et esprits nippons.
Inutile de dire que la lecture n’est pas évidente, et pourtant le lecteur se laisse prendre dans cette chute inexorable pour savoir si dans cette noirceur ambiante il n’existe pas une lueur rassurante.

Le dessin :
Junji Itô réalise un tome d’excellente facture, son style est sans nul doute celui qu’il fallait pour dépeindre une telle histoire. Il parvient à saisir avec une précision incroyable la folie dans le regard de ses personnages.
En effet, la chose qui frappe lors de la lecture c’est cette ambiance inquiétante, appuyée parfois par des visages torturés par la peur ou la folie, donnant des cases fortes et qui restent en tête, certaines véritablement impactantes : elles plairont aux fans du genre.
Le découpage du manga est un modèle du genre. Aucune case n’est là par hasard, chaque page est travaillée de manière à souligner l’atmosphère d’une scène et accompagne le lecteur lors de sa progression.
Enfin, contrairement à certains mangas se concentrant sur les personnages et négligeant un peu les arrière-plans, ce tome regorge de détails qui nous plongent dans le Japon des années cinquante avec une précision soignée. La réalisation des costumes et des rues montre la grande implication du dessinateur dans la réalisation de son album.

La déchéance d’un homme est un tome à ne pas mettre entre de toutes les mains tant les sujets abordés ne sont pas évidents. La lecture peut paraître dérangeante par moment mais pour les amateurs du genre nous voici en présence d’une véritable pépite qui démocratise le travail de Osamu Dazai

Par Vivien Arzul.
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