Étranger (L')
Walking Dead

Étranger (L’) Critique de Vivien Arzul

Parution: 25 novembre 2020
1 édition recensée
Ce récit inédit - situé dans la continuité de la série créée par Robert Kirkman - est le premier qu’il n’écrit pas. Il laisse les rênes à Brian K. Vaughan (Saga, Ex-Machina, Paper Girls) et à Marcos Martin au dessin. Alors que l’épidémie (...)

Walking Dead est une licence-phare de la bande dessinée américaine tant ce titre a marqué indéniablement le monde et le marché du neuvième art. L’univers des morts-vivants, démocratisé par les films de George Romero était pourtant désuet à sa sortie, et pourtant, les tomes avançant, la série est parvenue au succès qu’on lui connaît.
Un peu plus d’un an après la fin de la série, un spin-off réalisé par Brian K. Vaughan et Marcos Martin reprend le contexte de l’apocalypse zombie, mais cette fois-ci en Europe.

L’histoire en deux mots :
A Barcelone, un homme dort seul en haut d’un échafaudage alors que la ville est en proie aux flammes, noyée par les cris et les râles des zombies qui infestent la ville. Il est sorti de son court sommeil par la détresse d’un jeune migrant en proie à une horde de morts-vivants. En tentant de le sauver, il va tomber sur Claudia, une jeune femme qui connait visiblement un moyen pour lui de rentrer aux Etats-Unis.

Le scénario :
Le scénariste utilise à bon escient et sans en abuser les codes de la série d’origine, permettant aux fans de la série comme aux néophytes de rentrer aisément dans l’histoire. La trame est simple et fluide, les personnages très peu nombreux permettant de s’identifier facilement. Jeff, l’américain bloqué en Europe, est diablement bien décrit, Brian K. Vaughan parvient en quelques cases à nous montrer son sentiment de déracinement, ses peurs et son incompréhension totale de la situation. Celui de Claudia est certes plus expérimenté face à la situation, elle se montre plus courageuse, mais elle n’en est pas pour le moins déboussolée elle aussi.
La bonne idée du tome, en transposant l’apocalypse en Europe avec un américain, c’est d’utiliser son incompréhension des langues étrangères pour amplifier son sentiment d’être désorienté.
l’album est court, et pourtant le rythme très soutenu rend la lecture très plaisante, le rebondissement de fin légitime totalement l’album avec la série de base tout en surprenant entièrement le lecteur.

Le dessin :
Marcos Martin réalise un tome graphiquement cohérent avec l’univers graphique de la série originale, le lecteur se trouve en terrain connu dès les premières cases avec l’ambiance noire et blanc qu’il a conservée. Le trait de l’auteur se démarque un peu sur la réalisation des zombies, qui sont ici moins gores et plus humanisés, car nous en sommes en début d’apocalypse.
Le dessinateur parvient à montrer avec justesse l’ambiance d’une ville comme Barcelone infestée de zombies et s’amusant à croquer les lieux emblématiques de la cité espagnole. L’ambiance des cases est certes pesante, mais elle connaît moins de tension que dans l’œuvre originale ; le peu qui soit présent est véritablement impactant, et l’artiste l’accentue avec l’ajout de la couleur pour souligner l’effet dramatique.
La mise en page assez épurée rend certes la lecture rapide mais permet de montrer au plus juste les expressions des personnages avec un panel d’émotion varié qui rend les protagonistes très attachants malgré le court temps passé avec eux.
Enfin, le cahier graphique montre l’immense travail de Martin et son implication pour réaliser ses personnages et être au plus près du travail de Charlie Adlard pour poursuivre l’expérience de lecture.

Par Vivien Arzul.
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