Hope
Oneshot

Hope Critique de Vivien Arzul

Parution: 27 mai 2020
1 édition recensée
Hope réussit à la perfection le mélange des genres que sont le polar noir et la magie. Cet amalgame parfaitement maîtrisé et superbement traité graphiquement par Jimmy Broxton méritait de sortir des pages de 2000 AD où il a vu le jour. Dans un (...)

Le monde de la bande dessinée américaine s’avère d’une grande richesse et sait s’éloigner des standards super-héroïques pour offrir des récits étonnante et rafraîchissante. Guy Adams nous emporte dans les États-Unis des années 50 pour un polar ésotérique prenant et surprenant.

L’histoire en deux mots :
Dans les États-Unis des années 50, un détective privé aux talents singuliers est mandatée par la famille d’un enfant disparu. Le jeune garçon n’est pas n’importe qui, il est la vedette montante d’Hollywood et les circonstances de sa disparition sont pour le moins étranges. Mallory Hope va alors mener l’enquête et affronter les forces occultes omniprésentes dans la cité des anges.

Le scénario :
Hope est un mélange des genres remarquable, le scénariste a su imbriquer à merveille les codes et les références de nombreux styles.
L’aspect polar noir très marqué est une véritable réussite, le lecteur se trouve immédiatement dans ces ambiances rappelant des titres comme Fondu au noir ou l’imagerie du cinéma noir d’après-guerre.
Dans cette enquête, le scénariste respecte les codes du genre avec cette ambiance glauque omniprésente en évoquant autant les travers sordides des puissant que le quotidien peu enviable de la population. Ce décor une fois posé, Guy Adams va le distordre et inclure des éléments occultes apportant une tout autre dimension au tome et offrant des perspectives scénaristique intéressantes.
L’auteur a également eu la bonne idée d’offrir à son privé une enquête faisant écho à son passé et montrant par ce fait ses failles, les raisons de son comportement asocial et surtout de l’investir totalement dans cette mission mouvementé.

Le dessin :
Jimmy Broxton nous offre un tome de toute beauté avec une ambiance polar noir remarquable. La superbe couverture donne le ton avec un beau travail sur le noir et blanc qui donne beaucoup d’intensité à cette dernière, seul le bandeau rouge tranche, focalisant le regard sur l’arme de l’inspecteur qui tire sur un ennemi inconnu. Cette intrigante couverture est une invitation dans cette enquête paranormale et dangereuse.
La mise en page très cinématographique est un petit bijou, elle mue selon les ambiances décrites et accompagne le lecteur avec des planches denses en vignettes lors des interrogatoire et dynamique lors des scènes d’action. Ce procédé a pour effet une lecture fluide et envoûtante.
Les aspects ésotériques paraissent crédibles dans l’univers décrit et plongent le lecteur dans une enquête inquiétante et glauque. Il se dégage dans le tome également un certain érotisme, et le dessinateur a su capter à merveille le glamour des pin-ups de l’époque et sa maitrise graphique donne des scènes érotiques réussies sans vulgarité malgré les pratiques évoquées.
Cette album est un modèle de réussite de noir et blanc, et le dessinateur montre sa maîtrise de l’exercice du début à la fin avec des planche saisissantes aux effets de lumière très travaillés.

Hope est un excellent polar qui se veut un hommage au genre et au comic d’après guerre. Loin des standards super-héroïques, ce n’en est pas moins divertissant grâce à sa dimension fantastique maîtrisée et bien ancrée dans l’époque décrite.
Une belle découverte qui donne au neuvième art et à son univers noir, un ambassadeur de taille.

Par Vivien Arzul.
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