Nico Bravo et le chien d'Hadès
Nico Bravo

Nico Bravo et le chien d’Hadès Critique de Vivien Arzul

Parution: 15 mai 2020
1 édition recensée
À la boutique céleste de Vulcain, vous pourrez trouver toutes sortes de produits magiques pour redresser la situation. Le personnel expérimenté – un enfant qui s’appelle Nico, Lula le sphinx et Buck la licorne –met tout en oeuvre pour offrir « (...)

Le monde de l’édition est vaste, et malgré une concurrence importante de nombreuses jeunes maisons d’édition viennent, pour notre plus grand plaisir, livrer leur vision du neuvième art par l’intermédiaire de leurs parutions. C’est le cas pour Kinaye éditions qui tente avec des parutions innovantes et séduisantes d’intéresser le lectorat adolescent au monde des bulles.
Avec Nico Bravo, elle nous propose un monde enchanté et loufoque porté par un personnage fédérateur dans lequel se reconnaîtrons petits et grands.

L’histoire en deux mots :
Nico est un petit vendeur dans une bien étrange boutique où se côtoient les objets magiques les plus puissants et les plus mystérieux. Le jeune homme coule des jours paisibles en compagnie de Vulcain, son patron bienveillant, ainsi que Lula et Buck, deux créatures de légendes qui sont à la fois ses amis et ses collègues. Néanmoins, cette équilibre parfait va être chamboulé par l’arrivée d’une jeune descendante d’un chasseur de légendes, qui a pour ambition de tuer un cerbère et ainsi marcher dans les pas de ses ancêtres. Nico sait que la disparition du chien des Enfers aurait des conséquences terribles pour son petit monde et il se lance donc à la poursuite de la jeune guerrière pour l’empêcher de déclencher une catastrophe sans nom.

Le scénario :
Mike Cavallaro s’est amusé à créer une histoire loufoque en mélangeant divinités anciennes, légendes et créatures fantastiques. Cet improbable mariage fonctionne bien et apporte surtout une richesse importante et un potentiel infini à la série tant les supports utilisés sont nombreux. On retrouve pêle-mêle, la légende de Beowulf donnant naissance à un savoureux personnage et Cerbère le chien des Enfers qui se révèle tout aussi charismatique que drôle. En effet, le scénariste a su savamment doser humour bon enfant et aventure palpitante grâce à sa réappropriation des mythes et en incluant des références à la pop culture, que le lecteur averti prendra plaisir à découvrir.
Les personnages sont charismatiques et jouissent tous d’une histoire en sous-texte très intéressante, que ce soit la guerre des licornes de Buck, les origines des troubles de Nico ou leurs aventures pour contrecarrer les plans de Beowuf. Le scénariste a tout mis en place pour tenir le lecteur en haleine et lui donner envie de parcourir le tome suivant.
Le scénario, bien que baignant parfois dans l’absurde, est un bonheur de lecture et permet au lecteur de découvrir un personnage aux valeurs positives avec son courage, son sens de l’amitié indéfectible et sa curiosité, ce qui en fait un héros attachant pour tout type de lecteur.
Enfin, les rebondissements scénaristiques donnent de nouvelles perspectives à nos héros tout en gardant les intrigues non dévoilées sur le feu.

Le dessin :
Nico Bravo possède une ambiance cartoony très plaisante, à la frontière entre l’univers adolescente et adulte, un peu à la manière d’un Rick et Morty ou encore un Family Guy. Néanmoins, le style est plus léger et le dessinateur fait état de tous ses talents en se servant de son scénario pour démontrer son inventivité et réinventer les créatures de légendes. En effet, il a su trouver un style unique pour ces dernières et les rendre cohérentes dans un univers coloré et chatoyant. Une mention spéciale pour le chien des Enfers qui trouve ici une dimension mignonne sans minimiser son rôle dans l’équilibre du monde.
Le dessinateur a certes adouci un bestiaire constitué de créatures mythiques mais il a su se les réapproprier intelligemment et leur donner une aura singulière.
Les différents personnages sont tous très charismatiques, que ce soit Nico et Beowulf qui crèvent les planches par leurs actions héroïques, marquant ainsi le lecteur, ou encore Buck la licorne dont la représentation est aussi marquante qu’impactante sur le scénario.
La mise en page très aérée sert un dynamisme omniprésent dans cette histoire de traque du chien des Enfers, et Mike Cavallaro rivalise d’ingéniosité pour représenter les accessoires magiques parfois loufoques ou, d’autres fois, en offrant des cases épiques comme avec le sac volant de Nico.
La mise en couleur est superbe et sublime cet aspect bande dessinée ado jeunesse avec ses couleurs vives qui crédibilisent cette ambiance magique et fantastique..

Nico Bravo est une excellente surprise qui ravira tous types de lecteurs par son ambiance riche et surprenante, portée par un personnage attachant et charismatique. Kinaye tiens avec Nico Bravo un excellent personnage pouvant servir de porte d’entrée dans le monde des comics, une sorte d’alternative aux illustres héros encapés de DC et Marvel.

Par Vivien Arzul.
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