
Billy the Kid - The Lincoln county war Critique de Vivien Arzul
L’histoire en deux mots :
Un homme vagabonde dans les forêts environnantes de Blazer’s Mills, il se sait traqué et cherche un peu de répit chez un vieil ami installé dans une ville minière. Parmi les regulators qui le recherchent se trouve un certain Billy le kid qui s’est illustré dans la guerre de Lincoln, un conflit sanglant qui va propulser le jeune homme au rang de légende de l’Ouest.
Le scénario :
Le scénariste a eu pour bonne idée de dissocier la légende de l’homme en racontant les événements qui l’ont propulsé à ce statut, le lecteur découvre alors un aspect différent de cet homme en opposition avec l’idée qu’il pouvait en avoir. Le lecteur ne retrouve pas sa vie de hors-la-loi, mais découvre un jeune homme au sein d’un groupe de régulateur, une sorte de groupe à mi-chemin entre des mercenaires et des justiciers. Le scénariste montre son inégalable sens de la stratégie lors des affrontements à l’arme à feu, tout en évoquant ses incontrôlables colères qui lui donnait la gâchette facile. Le tome n’est pas linéaire et on se retrouve à vagabonder entre les ellipses et retours en arrière, sans que cela ne perturbe la lecture. De plus, ce procédé met en lumière des éléments narratifs importants pour la suite de l’intrigue et apporte du corps au récit. Bec aborde également la société de l’époque avec une description du système de justice et de police dominé par la corruption et dont la rigueur morale est assez floue. Le personnage de Bonney crève les planches, le scénariste à su retranscrire son charisme à travers des dialogues choisis où il écrase le reste des protagonistes par son charisme, son intelligence ou ses colères.
Le dessin
L’ambiance graphique est remarquable et plonge le lecteur instantanément dans l’Ouest sauvage avec une double page superbe. Les deux dessinateurs ont su à travers des planches riches dépeindre autant la nature que l’effervescence des villes et parviennent à réellement faire revivre cette époque au lecteur. Les affrontements à l’arme à feu sont très cinématographiques et les dessinateurs ont truffé ces batailles de détails montrant à la fois le chaos ambiant, et la violence parfois absurde, en illustrant des blessures aussi douloureuses que risibles. Les impacts de balles laissent une idée d’un réalisme saisissant et rapportent l’extrême violence de ces affrontements.
Ce dessin à deux mains à beau être un peu rigide par moments, il n’entrave en rien les scènes d’action. De plus, les auteurs ont su combler cet aspect avec une extrême expressivité des personnages qui retranscrit à merveille la tension, l’effroi ou encore la désolation lors de scènes marquantes. Les jeux de regard montrent à la fois la force d’une romance que le sentiment d’abandon après la mort d’un personnage.
Les colères de Bonney sont saisissantes, le lecteur perçoit autant son explosivité que sa dangerosité.
La mise en page très riche permet aux dessinateurs de donner un accent très cinématographique à l’album en permettant une description détaillée des événements.
Enfin la mise en couleur se distingue dans les cases représentant la nature de l’Ouest, le coloriste parvient à saisir avec justesse cette nature sauvage avec des nuances remarquables.
Ce deuxième tome de West Legends confirme la volonté des éditions Soleil de proposer aux amateurs de westerns une collection respectueuse du genre. Le tome est abordable et se destine autant aux amateurs qu’aux néophytes qui trouveront ici une remarquable porte d’entrée à l’Ouest sauvage. Le scénario et le dessin sont aussi réussis l’un que l’autre et témoignent de la volonté des auteurs de rendre à Billy le kid l’hommage qui lui est dû.