
Anita Conti, Océanographe Critique de Vivien Arzul
Avec Pionnières, la maison d’édition Soleil rend un hommage à toutes ces femmes qui ont su bouleverser les mentalités et faire avancer le droit des femme par leurs actions émérites.
L’histoire en deux mots :
Alors que le vingtième siècle en est à ses balbutiements, une petite fille de bonne famille rencontre l’un des esprits les plus brillants de son époque, Marie Curie. Cette courte entrevue et sa passion pour l’océan vont pousser Anita à briser les tabous de son époque en s’imposant naturellement dans un monde jusqu’ici essentiellement masculin.
Le scénario :
Le tome est une biographie, non exhaustive, de la vie passionnante de cette femme qui a marqué sa discipline. Le scénariste a su avec brio inclure les éléments intimes de cet esprit brillant en évoquant partiellement son enfance ou encore son mariage, mais toujours avec un rappel montrant que sa passion pour l’océan l’emporte sur chaque aspect de sa vie.
Le récit montre ensuite l’évolution d’Anita dans son domaine et surtout son incroyable soif de connaissances. Avec cette ascension, les scénaristes montrent les difficultés pour les femmes de l’époque de s’imposer dans un monde d’homme. Les scénaristes ont su à merveille condenser la vie palpitante de cette femme d’exception en s’appuyant sur des faits impactant dans notre histoire ou notre vie contemporaine, comme son rôle dans le déminages des côtes durant la seconde guerre mondiale ou encore ses découvertes dans le monde de l’océanographie.
Les scénaristes évoquent de nombreuses anecdotes qui rendent le récit prenant en rappelant le rôle majeur d’Anita Conti et son influence sur notre temps.
Enfin, la grande force de ce récit est sans nul doute la juste retranscription de la passion dévorante de cette femme pour son domaine, qui invite le lecteur à s’investir tout autant qu’elle dans ce qui le passionne.
Le dessin :
L’ambiance graphique est en adéquation avec cette biographie dessinée avec un souci du réalisme saisissant, laissant le dynamisme de côté pour des planches ciselées et détaillées. Le dessinateur a su retranscrire le charme suranné des visages de l’époque apportant un cachet incroyable à l’album. Les environnements sont superbes, Katia Ranali a pris un soin particulier à retranscrire fidèlement l’architecture de l’époque, montrant son souci du détail et son important travail de recherche.
Le monde sous-marin n’est pas en reste et la dessinatrice dévoile en surface ces merveilles, comme avec la chasse au requin en fin de tome. Ces parties là permettent de voir comment et dans quelles conditions les découvertes océanographiques se sont faites et accentue l’aspect documentaire du tome.
La mise en page très dense permet de raconter au mieux la vie incroyable de cette femme permettant d’être le plus fidèle possible, malgré le carcan de 48 pages et permet par la même occasion de donner un rythme à la lecture.