
Cousines vampires (Les) Critique de Vivien Arzul
L’histoire en deux mots :
Alors que la nuit est bien avancée, deux jeunes gens discutent près d’un bois du sort tragique de certains habitants du village. Soudain, un cri court dans la nuit et on retrouve ces deux derniers exsangues.
Les heures passent et une voiture roule à vive allure vers cet étrange patelin.
Il s’agit de Camille qui s’en va retrouver sa cousine dans le manoir familial. Mais se pourrait-il que ce lieu plein de mystères et cette suite de disparitions aient un lien ?
Le scénario :
Alexandre Fontaine Rousseau réalise un scénario drôle et rafraichissant autour du mythe des vampires. Il distille un humour diablement efficace tout au long du tome et utilise intelligemment les nombreuses références sur les vampires. C’est le cas au début avec le magasin du village qui ne vend que des aliments à base d’ail.
Beaucoup de situations sont amusantes et accompagnent le lecteur dans un parcours fluide et plaisant. Les personnages ne sont pas en reste, il est indéniable que Camille et sa cousine crèvent les planches, l’une par sa candeur et l’autre par son cynisme et son amour presque ridicule de l’occulte. Cependant, les personnages qui gravitent autour d’elles sont drôles et cultivent l’atmosphère parfois inquiétante du tome.
Enfin, le scénariste a su équilibrer son récit avec une pointe d’horrifique en abordant les sorties nocturnes des vampires et en décrivant un rituel satanique qui, même parsemés d’humour, se montre particulièrement prenant.
Le dessin :
La dessinatrice réalise ici son premier album, et même si certaines premières cases sont un peu balbutiantes, on se retrouve vite plongé dans son style graphique plaisant . Cathon parvient à allier merveilleusement l’ambiance inquiétante et l’humour du tome grâce à des cases montrant avec justesse les attaques et les morsures des vampires. Ces moments font l’objet d’un traitement graphique très juste, la dessinatrice montrant la peau se dévitaliser près de la morsure, aidée par un découpage précis montrant chaque aspect de ces passages. L’héroïne avec son air jovial et son visage rond équilibre le tome et renvoie à l’ambiance humoristique de l’album. De plus, la dessinatrice a su retranscrire à merveille les expressions de son personnage comme lors de sont premiers réveil, où ses yeux montrent qu’elle est dans le coltard alors qu’autour d’elle les choses paranormales fourmillent.
Cathon a su donner vie à cette ambiance inquiétante, décrivant à merveille les rites occultes avec des cases envoûtantes aux découpages efficaces qui impliquent grandement le lecteur dans le récit.
Les cousines vampires est une très agréable surprise qui donne envie de découvrir plus en profondeur les productions québécoises, et celle de Cathon qui avec son style mignon et précis donne beaucoup de force à ce tome.
Le scénario n’est pas en reste et donne un vent de fraîcheur à un genre maintes fois exploité et saura séduire tout amateur de bande dessinée.