
Angolmois 1 Critique de Vivien Arzul
Meian édition poursuit sa belle publication de Seinen avec une nouvelle série guerrière abordant cette fois les invasions mongoles du Japon au Moyen-Âge. On y retrouve Nanahiko Takagi, qui scénarise et dessine cette saga dantesque abordant une période historique du Japon peu connue par chez nous.
L’histoire en deux mots :
Sur une mer déchaînée, un bateau tente tant bien que mal de se frayer un chemin au milieu des vagues et de la tempête. Il s’agit d’un transport de prisonnier envoyés en exil sur une île qui borde le Japon. Après une arrivée chaotique, les exilés apprennent qu’ils sont ici pour défendre l’archipel en vue de l’attaque imminente des Mongols. Il leur faudra tout leur courage et leur science du combat pour venir à bout de l’envahisseur qui semble bien menaçant
Le scénario :
Le scénariste pose ici les bases d’un récit guerrier qui va bouleverser la grande histoire du Japon.
L’accroche de l’histoire se fait en douceur et l’auteur amorce avec justesse la présentation de ses protagonistes et de son univers qui s’annonce riche. Le lecteur se retrouve plongé sereinement dans cet univers en proie à la guerre et le scénariste retranscrit à merveille la tension qui entoure un peuple avant une bataille. Les personnages sont charismatiques et le scénariste a su en entourer certains d’un voile mystérieux qui les rend particulièrement fascinants.
Nanahiki Takagi a su également bien équilibrer son intrigue entre une action nécessaire et des phases plus contemplatives qui apportent de la tension à la narration. L’intrigue se veut aussi une formidable porte d’entrée pour découvrir le Japon médiévale en montrant ses castes, son organisation et ses lois. Enfin, le scénariste effleure dans ce tome 1 les techniques des clans guerriers et laisse présager un aspect plus explicatif de ce domaine dans les prochains tomes.
Le dessin :
La grande force de ce manga est incontestablement son graphisme, il se dégage du trait du dessinateur quelques choses d’envoûtant. Le lecteur est instantanément happé par cet environnement graphique plaisant, avec des premières pages en couleur de toute beauté. De plus, la couverture est une véritable invitation à parcourir le tome.
Le dessinateur a fait un énorme travail sur la représentation des armures et des armes, ce qui témoigne de sa grande implication afin d’immerger au mieux ses lecteurs dans cette bataille épique. Les combats sont dynamiques et laissent transparaître la grande violence des affrontements et du chaos ambiant.
Le dessinateur a sublimé son personnage principal lors des combats avec des cases cinématographiques montrant la fureur des face-à-face. Le lecteur ressent l’immense plaisir qu’a pu avoir le dessinateur à illustrer ces mêlées de légende.
Il aborde sans concession la violence et les conséquences tragiques montrant des combattants criblés de flèches ou amputés durant une charge chaotique et n’hésite pas à monter des génocides ou les exactions des envahisseurs, se faisant alors rapporteur des réalités de l’époque.
Angolmois est un très bon premier tome annonciateur d’une série épique au scénario élaboré qui ne se contente pas d’enchainer les scènes d’action bourrine.
Le dessin véritablement enchanteur séduira les lecteurs sensibles aux graphismes maîtrisé et fait de ce tome une belle promesse dans le monde des bulles.