Damier de Babel (Le)
Souris du Louvre (Les)

Damier de Babel (Le) Critique de Vivien Arzul

Parution: 23 octobre 2019
1 édition recensée
Le scénariste des Carnets de Cerise, en plongeant ses petites souris dans les recoins du plus grand musée du monde, a l’art et la manière de faire découvrir aux plus jeunes les secrets de la Pyramide. Phémis, la doyenne souris, fait ses adieux (...)

La bande dessinée a souvent une vocation informative quelle que soit sa cible. En effet, le neuvième art se montre être une fantastique porte d’entrée dans la découverte d’autres courants artistiques. Cette volonté, nous la retrouvons dans Les Souris du Louvre, lorsque les tribulations de souris nous emmènent dans un des musées les plus célèbres du monde.
Joris Chamblain et Sandrine Goulec réussissent le tour de force de rendre le Louvre et ses œuvres fascinants pour tous les publics.

L’histoire en deux mots :
Un vieil employé du Louvre contemple une dernière fois la splendeur du Radeau de la Méduse. Il s’entretient avec l’une des souris qui peuplent le musée et lui confie avoir trouvé le nouveau gardien du cercle des conteurs.
Seul humain pouvant unifier les différentes populations de rongeurs à travers le musée, Milo est un jeune garçon passionné va découvrir son nouveau rôle tandis qu’Ésope va tenter de réunir les clans et de stopper les conflits ancestraux entre ces derniers.

Le scénario :
Joris Chamblain livre une histoire audacieuse et pleine de rebondissements. La double narration est une excellente idée car elle permet au lecteur de s’identifier au héros dont il se sent le plus proche. Cette dernière permet également de découvrir avec malice les différents clans et de découvrir par extension le musée.
Le scénariste utilise astucieusement les œuvres pour les intégrer aux récits en en faisant des éléments indissociables de l’intrigue. Ce procédé provoque l’envie de revoir ou découvrir ces dernières afin de revivre un peu l’aventure une fois le tome refermé.
La construction des personnages est intéressante, les souris ayant une palette d’émotions plus marquées et des personnages charismatiques comme Isis ou encore le roi des Grecs.
Le scénariste fait de ses rongeurs un miroir de nos sociétés avec ses travers mais aussi ses qualités.
Les humains ne sont pas en reste et il se dégage une grande tendresse de Milo et Henrick, rendant l’histoire attachante.
Enfin, le rythme de l’intrigue est particulièrement relevé et le lecteur se retrouve complètement absorbé dans cette action tonitruante.

Le dessin :
L’ambiance graphique du tome est absolument enchanteresse. La palette graphique de la dessinatrice colle parfaitement à l’univers jeunesse tout en incorporant le réalisme de certaines œuvres.
La dessinatrice a su trouver l’équilibre entre son dessin et l’immensité de ses monuments en se les appropriant pour certains, témoignant d’un grand travail de recherche.
De plus, l’architecture du musée et de ses salles est fidèle et le lecteur se trouve vite immergé dans les différentes époques grâce aux costumes des souris qui renvoient aux styles de chaque époque.
Les environnements extérieurs sont également bien dépeints et le passage sur les bords de Seine montrent Paris sous un angle moins tumultueux avec une splendide représentation de la cathédrale Notre-dame.
La dessinatrice a su donner à chaque personnage animalier un aspect différent sans tomber dans la caricature et le lecteur prend plaisir à les découvrir au fil des pages.
Enfin, la mise en couleur est un des véritables points forts du tome, notamment en ce qui concerne les jeux de lumière. Le coloriste a su retranscrire l’ambiance feutrée et tamisée dans le théâtre en fin de tome.

Ce nouveau tome des Souris du Louvre confirme l’excellent départ de la série qui se montre être une invitation à découvrir les secrets du Louvre.
Une série séduisante qui plaira autant aux parents qu’aux enfants avides d’aventures.

Par Vivien Arzul.
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