Bandit 7 1

Bandit 7 1 Critique de Vivien Arzul

Parution: 13 juin 2019
1 édition recensée
Ils sont deux. Deux gangsters impitoyables et cyniques, les meilleurs dans leur partie. Et pourtant ils sont amis, enfin, jusqu’à ce qu’un contrat très particulier ne les mette en concurrence pour chasser une cible qui va s’avérer plus (...)

L’hexagone est le deuxième consommateur de mangas dans le monde, désormais les éditeurs ne sont plus frileux à sortir toutes sortes de production venue du Soleil levant. Véga édition avec sa ligne éditoriale moderniste prend sa place dans le paysage du neuvième art japonais dans nos contrées. À la veille de l’été, ils reviennent avec Bandit Seven, un manga à la croisée des genres pour un public ado-adulte, où le bien et le mal ont une signification bien étrange.

L’histoire en deux mots :
En pleine nuit sur un building, Hugo et Roxan, un duo sans foi ni loi, attaque l’immeuble pour dérober ce qu’ils désirent. Voilà le crédo des deux hommes dans un monde où les lois sont de l’histoire ancienne. Parcourant l’antique route 66 en quête d’argent et de frissons, ils vont vivre des aventures trash à cent à l’heure.

Le scénario :
Masayumi plonge directement le lecteur dans le récit, il ne s’encombre pas de préambule ou d’introduction des personnages. L’action est tonitruante du début à la fin du tome, ce qui donne un récit rythmé et plaisant à parcourir.
De plus, il parsème dans le tome bon nombre d’informations sur l’univers de la série comme ce concept intéressant de religion violente qui est l’élément sous-jacent donnant des possibilités scénaristiques innovantes.
La banalisation de la violence dans le récit n’a pas vocation seulement à choquer mais possède une légitimité cet univers sans foi ni loi.
Le scénariste entretient volontairement le flou sur ses deux protagonistes principaux pour leurs apporter une profondeur avec certains éléments au fil du tome. Il parvient tout de même à les doter d’un certain charisme avec des caractères distincts qui marque le lecteur.
Les chapitres sont denses, et toujours prétextes à une action teintée d’humour parfois noir qui rend la lecture plaisante.

Le dessin :
Masayumi avec son trait vif et nerveux colle parfaitement avec le rythme du récit. Le dessinateur a su empreindre de beaucoup de dynamisme son style pour retranscrire la violence des combats mais aussi la rapidité d’exécution de mouvement des personnages. En effet, les scènes d’action au corps-à-corps sont prenantes et la juste retranscription des mouvements permet au lecteur d’être totalement immergé durant les affrontements. Le dessinateur casse parfois le rythme avec de grandes cases où les personnages posent après une action, lui permettant d’accentuer l’aura de ses personnages.
L’univers violent et glauque est parfaitement retranscrit et certaines cases frôlant avec l’horrifique sont du plus bel effet. Masayumi a su donner à son tome un environnement graphique propre au Shonen, ce mélange des genres est une excellente chose pour un public plus adulte rebuté par ce style graphique.
Le découpage du tome est la véritable partition de ces planches dynamique, il insuffle le rythme à ce récit à cent à l’heure. Les cases en quinconce et leur nombre élevé dans certaines planches témoignent parfaitement de la fureur des combats.

Bandit seven est un Seinen violent et décalé qui vient bousculer le paysage du manga. Son Environnement graphique riche et rythmé en fait une lecture palpitante emmenée par deux héros charismatiques.
Une bonne pioche pour Vega édition qui montre encore ses excellents pressentiments dans l’importation de nouvelles séries.

Par Vivien Arzul.
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