Pilleurs de ruines
Oneshot

Pilleurs de ruines Critique de Vivien Arzul

Parution: 6 mars 2019
1 édition recensée
Rex et Pogo sont un couple de pilleurs plutôt mal assorti. Rex est un renard-chien courageux et Pogo un cochon trouillard et maladroit. Ensemble ils sillonnent les terres de ruines à la recherche de richesses, d’objets et d’indices qui (...)

La maison d’édition Jungle nous propose cette fois-ci un comic jeunesse d’une grande fraîcheur, réalisé de bout en bout par Derek Laufman. L’auteur ayant travaillé en indépendant dans pour Marvel et DC Comics fait la preuve ici de toute son expérience dans sa propre création.

L’histoire en deux mots :
Rex le téméraire et Pogo le porcelet craintif forment un duo de pilleurs de ruines, à la recherche de trésors et d’artefacts magiques. Après une exploration périlleuse, ils vont découvrir une carte pouvant les mener aux légendaires trésors du Nécromancien. Mais cette carte attise toutes les convoitises et va les embarquer dans une aventure faite de combats dantesques, de rencontres et de mille dangers.

Le scénario :
Pour son histoire, Derek Laufman a beaucoup emprunté à l’univers du jeu de rôles. En effet, on y retrouve tous les codes de cet univers avec le système de quête pour obtenir de l’armement plus puissant ou attirer un nouveau compagnon dans son équipe. On y retrouve également un système d’évolution des personnages, avec des objets magiques ou des armes rares. L’utilisation intelligente de ces codes permet au familier du genre de s’immerger immédiatement dans ce récit d’aventures palpitantes.
Le rythme narratif de ce tome est très soutenu et laisse le lecteur en haleine en permanence, rendant la lecture particulièrement immersive, notamment avec le fait que les personnages voyages constamment dans cet univers aux mille dangers.
Les personnages sont charismatiques et attachants, que ce soit par leurs prouesses au combat ou par leur ressenti vis-à-vis de leur vie solitaire pour certains. Chacun des personnages évoqués se révèle d’une grande profondeur, et chacun d’entre eux possède dans le tome son passage poignant, ce qui leur donne un supplément d’âme incroyable. La palme revient au personnage de Barri qui au fil de l’histoire devient un héros malgré lui grâce à son vécu et ses actes.
De plus, les méchants du récit sont véritablement terrifiants et apportent une tension à l’intrigue fabuleuse.
Le seul bémol sur ce tome unique bien ficelé est qu’il aurait mérité par moment de respirer un peu plus, pour avoir le plaisir de retrouver ces protagonistes dans deuxième volume.

Le dessin :
Le trait très cartoony de Derek Laufman est un plaisir à découvrir à chaque planche et colle parfaitement à l’univers fantasy jeunesse du tome. Les divers personnages sont très expressifs, le dessinateur parvient à les animer de chaque émotion avec une grande justesse. La colère, la peur et la joie en deviennent presque palpables, renforçant ainsi les liens avec les acteurs de l’histoire en les rendant presque humains.
Le choix des personnages anthropomorphiques aurait pu être risqué sans la grande maitrise graphique de l’auteur. Mais chacun d’entre eux est réalisé parfaitement sans aucun problème de proportion, tout est fluide et d’une cohérence graphique hors pair, permettant une immersion accrue dans ce monde fantastique.
Le choix des animaux qui peuplent le récit est parfait. Certains sont véritablement inquiétants, voire terrifiants, dans les bas fonds de la ville. Une mention spéciale pour le grand vilain de l’histoire, un loup qui porte sur lui son avidité et sa cruauté.
Les décors sont nombreux et maitrisés, emportant le lecteur dans un voyage coloré et exotique.
Enfin, l’élément fort de ce tome sans fausse note graphique est sans nul doute le dynamisme de chaque planche. Que ce soit à travers les combats rapides et nerveux, les scènes de poursuite endiablée ou encore certains échanges entre les personnages.

Pilleurs de ruines est une excellente surprise qui montre les très bons choix de Jungle en matière de comics indépendants. Un album jeunesse pour tout âge et pour les amateurs de jeux de rôle qui retrouveront avec plaisir bon nombre des codes de leur univers favori. L’album est surtout l’opportunité de découvrir le grand talent de Derek Laufman, qu’il soit narratif ou graphique.

Par Vivien Arzul.
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