
Biotope 2 Critique de Thomas Clément
La Terre a enfin réalisé un vieux fantasme : créer une base d’étude scientifique sur une planète vierge et sauvage. Mais Toussaint, le flic grognon que la Terre a envoyé en compagnie d’Eunice pour enquêter sur la disparition tragique de l’un des chercheurs, va rapidement découvrir que tout n’est pas si rose dans le prétendu paradis qu’est Biotope : le taux de suicide y dépasse la moyenne acceptable, les géologues, accusés de préparer une future exploitation minière de la planète, sont mis au ban de la micro-société qui s’est constituée dans la base, et, surtout, une fraction radicale des scientifiques vient de faire exploser Biotope !
Au début de ce second et dernier tome, Toussaint se retrouve donc perdu dans une forêt hostile et étouffante, coincé entre les tenants de l’action violente et les partisans pacifistes qui souhaitent poursuivre l’étude de la planète pur le bien-être des terriens.
Ce polar-sf écologiste, sombre et presque désespéré se lit d’une seule traite. Le scénario d’Appolo, à qui l’on doit déjà La Grippe Coloniale (Prix de la critique décerné à Angoulême en 2004) et Ile Bourbon dessiné par Lewis Trondheim, va jusqu’au bout de sa logique en posant clairement la question ultime : Faut-il éliminer l’être humain si néfaste à son environnement ou le laisser disparaitre lui-même ?
Le trait élégant de Brüno et la superbe mise en couleur de Laurence Croix, en parfaite adéquation avec le sujet, participent eux aussi à cette grande réussite qui satisfaira de nombreux lecteurs.