
Kick-Ass - The new girl 1 Critique de Vincent Lapalus
Relance du titre Kick-Ass chez Millarworld, Dave Lizewski quitte le costume de Kick-Ass pour retourner à la vie civile à la fin du volume 3 de ses aventures. L’habit vert et jaune reste vacant, mais pas pour longtemps.
Exit Dave et bonjour à Patience Lee, vétérante de guerre qui revient et qui perd tout. Plus de mari, parti avec plus jeune et des dettes par dessus la tête. Habitant un coin craignos du Nouveau-Mexique, elle prend la relève de Lizewski avec des raisons à la fois proches et variées. Militaire de carrière, Patience veut pacifier un peu le quartier mais aussi éponger ses arriérés. Quoi de mieux que de rendre justice en éliminant les racailles des arrondissements alentours et par la même occasion emprunter à long terme l’argent sale pour la bonne cause ? Parfait ! sauf que le plan comporte un léger soucis, le beau-frère par alliance de mademoiselle Lee fait partie du gang local. Pas grave, on fonce tête baissée, on distribue et on prend des mandales quitte à provoquer un incident diplomatique familial et de foutre le boxon dans le voisinage. Eh ! on est dans Kick-Ass là, pas dans un comic mainstream de commande...
Mark Millar est en grande forme pour relancer son titre emblématique estampillé Millarworld. : refonte du concept super-héroïque réussie, le costume reste mais le porteur change. Millar envoie du bois et fait partir sa série dans de nouvelles directions. Il peut désormais changer de protagoniste quand son personnage principal l’ennuie et "étaler" son comic sur de nombreuses mini-séries si il le désire. Efficace dans la construction, une patte hargneuse chère à l’auteur, cette ténacité et ce rythme agressif de l’histoire sont la marque de fabrique de Mark Millar. On ne s’ennuie pas une seconde et l’héroïne y développe quand-même des motivations assez personnelles, voire égoïstes. Quand le personnage de fiction possède des qualités et des défauts au final très humains.
Epaulé en cela par son complice des débuts, John Romita Jr, une sommité dans le milieu puisque cet artiste a pratiquement travaillé sur tous les personnages phares Marvel et DC. Le gros de sa carrière s’est fait dans le commercial, mais depuis quelques années, il a pris place dans quelques projets indés et c’est tant mieux. Possédant un dessin facilement reconnaissable, son tracé est massif et anguleux. Mais contrairement à sa production destinée aux les grands studios, il reste académique. Force est de constater qu’il fignole mieux ses pages sur Kick-Ass, rafraîchissant, incisif avec une dynamique efficace.
Pour l’encrage et la couleur, ces messieurs se payent le luxe pour cette reprise d’embaucher Peter Steigerwald, le coloriste et jeteur de teintes d’Aspen Comics. Un cador dans son domaine, qui a entre autres collaboré avec le regretté Michael Turner et Joe Benitez. Excusez du peu !