
Mage exilé (Le) Critique de Thomas Clément
Les amateurs ne seront pas dépaysés : un mercenaire, une princesse, une quête héroïque, des monstres et des combats. S’ils s’appuient sur le folklore habituel de l’heroic fantasy, Mathieu Sapin au scénario et Patrick Pion au dessin introduisent pourtant une bonne dose de dérision et d’humour.
Bien sûr, la démarche parodique n’est pas nouvelle. On se souviendra par exemple du Banni de Marcel Coucho, un savoureux barbare apparu au milieu des années 80, ou de Groo the Wanderer de Sergio Aragones à la même époque, qui présentait les mésaventures d’un individu somme toute plus bête que méchant. Mais Megaron, à la différence de ces deux prédécesseurs, table un un graphisme réaliste, le second degré annoncé n’intervenant qu’au niveau du scénario. De ce parti pris, il résulte une comique de situation souvent bienvenu, mais ralentissant parfois l’action.
Le mage exilé n’est malheureusement pas aussi convainquant qu’il pourrait l’être, notamment en raison du trait faussement maladroit de Patrick Pion, mais une fois ces écueils passés, la série Megaron pourrait bien devenir une référence dans le domaine de l’heroic fantasy parodique. Une affaire à suivre donc.