Magasin des suicides (Le)
Oneshot

Magasin des suicides (Le) Critique de 9e Art En Vienne

Parution: 5 septembre 2012
1 édition recensée
Depuis dix générations, la célèbre maison Tuvache vend des kits suicide pour clients désespérés. La petite boutique familiale prospère dans la tristesse et l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable, la joie de (…)

La belle vie !

Imaginez une ville tellement désespérante que les gens finissent nombreux par se retrouver dans la boutique des Tuvache, qui pourront leur vendre tous les outils possibles pour se suicider. Et chez les Tuvache, on prend ce commerce très au sérieux : personne ne rit, ni ne sourit. Le fils anorexique crée des maquettes morbides, la fille dépressive n’attend que de pouvoir se donner la mort à son tour, et les parents sont fiers de leurs enfants. Jusqu’au jour fatal de la naissance d’Alan, le petit dernier : il sourit ! Et la vie et la mort vont prendre un autre tour....

Une 3ème et belle réécriture

D’après le livre de Jean Teulé, et après le film d’animation de Patrice Leconte, Olivier Ka et Domitille Collardey réalisent une adaptation très réussie du roman « Le magasin des suicides ».

La ligne claire des dessins rend les personnages très expressifs.

L’atmosphère de la boutique mortelle et de la ville est très bien rendue par les tons gris et sombres et par les vues en plongée qui donnent l’impression de lieux profondément sinistres. Cet effet est renforcé par de belles pleines pages à la manière d’Escher : où que l’on aille, dans le labyrinthe de la boutique, on se retrouve toujours devant un instrument de mort !

Mais c’est la couleur qui est sans doute la plus belle trouvaille du livre : dans ce gris ambiant, seul Alan est d’abord coloré, puis, sa bonne humeur contagieuse gagne êtres et choses au rythme où la couleur envahit les pages ! Et la chute est loin d’être triste puisque le gris a disparu de la dernière planche et quand Alan part à son tour, c’est en couleurs !

Par 9e Art En Vienne.