Mémoire de l’eau (La) - Première partie Critique de Capitaine Carotte
Après le succès de la saga "Alter Ego", Mathieu Reynès revient en qualité de scénariste cette fois-ci, accompagné de Valérie Vernay au dessin et à la couleur, avec un diptyque qui sent bon les embruns : "La mémoire de l’eau".
Au premier regard sur la superbe couverture aux teintes bleues, on a envie de plonger avec la petite Marion, jeune préado aux longs cheveux bruns, et sa maman Caroline, dans la mer se situant juste à côté de la maison familiale dont elles viennent d’hériter, le long des falaises bretonnes. Les deux femmes partiront à la recherche de leur passé et d’explications sur les mystérieuses inscriptions et autres dessins étranges qui jonchent les environs.
La grande réussite de cette première partie, c’est d’avoir réussi à installer une ambiance scénaristique. Un soupçon d’"Ou le regard ne porte pas" de Pont et Abolin, et surtout une grosse louche des codes Miyazakiens : Peu de personnages secondaires, une succession de scènes d’aventures et d’autres intimistes, une légère intemporalité, un peu de fantastique, tout est là.
La dessinatrice vient du monde de l’illustration (jeunesse en particulier) et sait s’y prendre en ambiance aussi ! Choix des couleurs toujours judicieux, décors très caractéristiques mais discrets et qui ne prennent jamais le pas sur les personnages, pas d’encrage au profit du crayonné, on a là un album léché et qui n’a pas fait de compromis graphiques pour plaire au plus grand nombre et aux actionnaires. Un choix payant car originalité rime avec beauté.
Ce tome pose les bases de l’histoire et apporte beaucoup de question. Les réponses du tome deux nous ont été promises rapidement, deux mois après la sortie de cette première partie. Mis en appétit par le grand air de la mer, on attend le plat principal avec impatience.