
Taureau de Montou (Le) Critique de Thomas Clément
Voilà maintenant 35 ans que Lucien De Gieter nous livre de façon quasi-annuelle un nouvel épisode de son héros pêcheur de l’Égypte antique, Papyrus.
Le millésime 2012, trente-deuxième volume s’intitule "Le Taureau de Montou". Dans cet épisode, Papyrus, toujours aidé de sa douce et tendre Théti-Chéri (princesse de son état), va être au prise avec le grand prêtre de Montou qui a décidé par cupidité d’expulser tous les paysans vivant sur son territoire car ils ne lui ramènent pas assez d’offrandes. Notre héros fait la découverte d’un parchemin dont il est persuadé qu’il le mènera à un trésor caché dans l’enceinte du temple.
Approchant les 80 ans, Lucien De Gieter n’est plus tout jeune, et si la maîtrise de l’architecture et sa connaissance du monde égyptien sont toujours là, une fébrilité dans certaines proportions ou positions des personnages se fait assez souvent ressentir. Mais finalement, le charme désuet de la série, la nostalgie de toutes ces années passées à suivre les aventures de Papyrus l’emporte sur ces maladresses et on passera facilement outre car cela ne gêne en rien la lecture.
L’aventure que l’on nous propose est loin d’être la plus épique qu’a pu vivre le héros, mais De Gieter a su compenser efficacement le scénario gentillet en plaçant de bonnes doses d’humour régulièrement sur toute la durée de l’album. Papyrus étant une série familiale, ne vous attendez tout de même pas à avoir un humour décapant ou décalé, mais qui plaira aux plus jeunes et aux grands-parents qui n’aiment pas trop les "Pesticules" et autres "Momosexuel" dans les lectures de leurs petits-enfants.
On ne s’attendait pas au chef d’oeuvre de la série (ce n’est jamais le cas au bout de tant d’albums, quelle que soit la série...) et du coup, on sort de la lecture du "Taureau de Montou" agréablement surpris. A l’opposé des Légendaires ou de Titeuf dans le spectre de la BD Jeunesse, Papyrus tient encore la route et mérite l’attention de nos bambins.