
Wadlow Critique de Thomas Clément
Robert Pershing Wadlow, né le 22 février 1918 à Alton (Illinois) restera encore longtemps l’homme le plus grand du monde. Décédé bêtement à 22 ans (il mesurait alors 2,72 mètres, et sa croissance n’était pas terminée), il aurait très bien pu se lancer dans une carrière de phénomène de foire, entre la femme à barbe et le veau à deux têtes, mais l’appui et le soutien dévoué de son père lui permirent de vivre sa brève existence aussi sereinement que possible. Cible évidente de la raillerie de ses contemporains (il dû supporter les multiples « Il faut beau, la-haut ? » et autres comparaisons anatomiques gaillardes), il était parvenu à se détacher de ce qu’on appellerait à présent un handicap.
Fasciné par ce personnage réel depuis qu’il en avait découvert l’existence, Christophe Bec a tenté de retracer sa vie à partir des quelques rares témoignages qui subsistent, son père, soucieux de préserver d’abord son existence et ensuite sa mémoire, ayant bien pris soin d’effacer une bonne partie de ce qui aurait pu permettre aux journalistes en quête de sensations fortes de l’exploiter à des fins malveillantes. Cette belle réflexion sur la solitude, l’exclusion et la différence, portée par la trait sensible posé de Nicolas Sure, déroutera peut-être les fans de Sanctuaire ou Carthago, auxquels le scénariste a participé, il n’en reste pas moins qu’elle est bel et bien l’une des bonne surprises de ce printemps.