Lettrage des bulles (Le) Critique de Thomas Clément

Depuis sa création en 2007, la collection « Les Manuels de la BD » tente de défricher, de manière méthodique et pédagogique, chacune des spécificités de la bande dessinée. Après la création d’un univers de fiction, l’écriture du scénario, la réalisation du story-board, le dessin des planches, l’encrage et la colorisation, Jean-Marc Lainé et Sylvain Delzant s’attaquent à présent à cette discipline ingrate qu’est le lettrage. Si ingrate d’ailleurs, car, comme ils le font remarquer dans leur introduction, un bon lettrage ne doit pas se faire remarquer.

Il fallait bien un volume entier (et peut-être même plus : les plus courageux se retrouveront sur le site LaboBD pour des compléments) pour en cerner toutes difficultés. Les contraintes sont multiples : s’ils doivent maîtriser la grammaire et l’orthographe, les lettreurs doivent aussi être à l’aise avec les règles de mise en page en bande dessinée, les techniques informatiques en perpétuel renouvellement, sans pour autant dénaturer le travail du dessinateur et du scénariste.

Tout ceci est expliqué en long, en large et en travers, à partir de cas bien choisis, et la fin de ce volume présente d’ailleurs un exemple concret et commenté basé sur six planches réalisées par Jean-Marc Lainé et Geyser. Le tout contient également les témoignages de lettreurs (et souvent traducteurs) émérites comme Rémy Bordelet, Louis, Alex Nikolavitch, Reed Man et Ced du Studio Moscow Eye, ainsi qu’une impressionnante bibliographie.