
War is Hell - La guerre, c’est l’enfer Critique de Thomas Clément
Lorsque Karl Kaufmann rejoint l’escadrille de l’Aigle Fantôme au printemps 1917, c’est pour prendre part aux combats aériens en compagnie des aviateurs français et anglais. Plein d’assurance et de certitudes, il va évidemment se heurter à l’enfer de la guerre et perdre les beaux idéaux qui l’ont menés à s’engager.
Décrivant sans fard la dure réalité de la guerre aérienne, le scénariste Garth Ennis, à qui l’on doit notamment The Boys, reprend ici un obscur personnage apparu à la fin des années 60 dans le comic Marvel Super-Heroes. N’hésitant pas à évoquer l’horreur des combats là où les créateurs originaux exaltaient plutôt la grandeur des soldats et leur patriotisme, il y dénonce, entre toutes les horreurs de la guerre, le terrible mépris des gradés à l’encontre des soldats, qui interdisait aux aviateurs d’emporter un parachute, les condamnant indirectement à une chute dans le vide à la moindre panne. Avec un Garth Ennis résolument anti-militariste, cette mini-série ne pouvait pas trouver meilleur dessinateur que Howard Chaykin. Le fabuleux provocateur, qui avait signé American Flagg et le sulfureux Black Kiss dans les années 80, met ici à profit son dessin unique, mélange de classicisme et d’expérimentation vaudrait à lui seul l’achat de ce volume.