Super-groupe
Powers

Super-groupe Critique de Thomas Clément

Parution: 12 janvier 2004
2 éditions recensées
Christian Walker et Deena Pilgrim sont appelés sur ce qui semble être un homicide. Olympia, l’un des plus grands héros de la ville, est retrouvé mort chez lui. Une enquête qui pousse nos deux héros à fouiller dans la vie très privée de la (…)

Après trois tomes parus chez Semic il y a déjà un bon moment, le comic culte de Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming revient en super forme chez Panini avec la traduction d’un arc paru en 2003 aux Etats-Unis. Dans un monde où les super-héros côtoient les civils sans pouvoirs, l’inspecteur Christian Walker et sa coéquipière Deena Pilgrim vont devoir enquêter sur la mort horrible de Benmarley, dont le corps semble avoir littéralement explosé de l’intérieur. Ce sera l’occasion pour ces deux inspecteurs de la brigade criminelle de tenter de démêler les liens entre les vaillants défenseurs de la veuve et de l’orphelin et la très juteuse industrie des produits dérivés.

Moins sarcastique que Garth Ennis sur The Boys, qui y critiquait surtout les réactions individuelles ou collectives de ses personnages dotés de super-pouvoirs, Brian Michael Bendis s’intéresse davantage à l’utilisation des super-héros par une société médiatisée et merchandisée à l’excès. Allant jusqu’à présenter une firme qui fabrique entièrement des super-héros afin de pouvoir exploiter commercialement leur image, caricaturant à la fois le sponsoring à outrance des sportifs, transformés en hommes-sandwiches, et le principe de la Star Academy appliqué au super-héroïsme, il nous livre ici un comic aux accents de polar plutôt décapant. Le trait plutôt classique de Michael Avon Oeming, impeccable lors des multiples passages sombres et torturés de cette histoire, remplis parfaitement son rôle pour cet album indispensable.

Par Thomas Clément.