You don’t own the road

Ouvrir You Don’t Own the Road, c’est adopter le Cruising, pénétrer en voiture sans destination précise, au gré de la multiplicité des directions que nous offrent la vie au coeur d’un rêve américain patiemment saturé par les crayons de couleur de Stéphane De Groef

En n’y contemplant rien d’autre que les célèbres enseignes lumineuses de cafés, stations services, attractions touristiques et autres motels, semblables à celles qui bordent les routes mythiques des Etats-Unis, on y contemple tout. Le langage, tout d’abord, élaboré au fil des années pour attiser le désir du chaland au volant de son automobile, juste le temps d’un regard. Le parcours, ensuite, fédérant les portions de routes existantes entre chaque enseigne, dont la lecture en creux évoque un itinéraire intime, balisé par des visions fantasmées. Enfin, si ces néons rappellent le lecteur au champ graphique de la culture américaine, ils sortent pour la plupart de l’imagination de l’auteur qui joue ironiquement avec les codes de l’image et du désir pour raviver la violence sous toutes ses formes. Prostitution, vente d’armes ou encore chirurgie esthétique se révèlent aux fil des panneaux publicitaires de manière si naturelle qu’il est parfois difficile de ne pas y croire un peu.